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Rainy days around Austria

Après notre road trip de l’année dernière en Italie, marqué par la rencontre avec Schaaf, j’ai voulu prolonger l’expérience et ainsi continuer à découvrir les Alpes, en me concentrant à la fois sur les zones non explorées, tout en repassant par certains endroits que j’avais particulièrement apprécié.
C’est ainsi que j’ai décidé de partir rouler dans la zone du Tyrol, région Alpine d’Europe centrale, qui s’étend de l’Autriche à l’Italie.

Une discussion avec mon pote Schaaf s’imposait, afin qu’il me dise, selon lui, qu’elles étaient les spots à ne pas louper dans cette région qu’il connaît bien. Par la même occasion j’ai voulu l’inviter à rejoindre l’aventure. C’était pourtant bien parti, mais malheureusement, suite à de nombreux problèmes sur son CB500, nous n’avons pas pu rouler ensemble cette année. Ce n’est que partie remise !

Le trailer

Jour 1 : Le trajet en direction de l’Autriche

La première étape était de rallier Paris à Innsbruck, qui était le point de départ de notre trip. Mais suite à un départ tardif et à un problème de gestion des camions, nous avons du, en cours de route, modifier nos plans, trouver une chambre pour la nuit, et négocier avec l’habitant pour qu’il puisse nous garder nos 2 camions ainsi que la remorque, durant toute la semaine.
Par chance, nous n’avons pas eu à chercher bien longtemps, puis qu’un couple a gentiment accepté de nous loger pour la nuit, et surtout, de garder nos véhicules ! Et tout ça gratuitement ! Que demander de plus ?! Rien évidemment, mais cela impliquait de rallonger notre trajet de 70 kilomètres, ce qui n’est pas grand chose en soit, mais les habitués des routes de montagnes savent que 70 km de plus, ça peut parfois prendre bien plus de temps que ce que ça en à l’air !
Heureusement pour nous, les autoroutes Allemandes nous ont permis de gagner un peu de temps… si vous voyez ce que je veux dire ! Bref, quoi qu’il en soit, direction la ville de Mayrhofen !

Jour 2 : Direction Bolzano et les galères commençent

Après uen courte nuit et un réveil difficile, il est temps de préparer les affaires, de charger méthodiquement les motos et de démarrer la journée au plus vite, puisque pas moins de 300 kilomètres nous attendent aujourd’hui.
Programme de la journée, rallier Mayrhofen jusqu’à Bolzano en passant par l’Est et ainsi passer par le mythique col du Stelvio, montagne que j’adore tout particulièrement, plus pour son jeu de couleurs incroyable, que pour la route en elle même. A savoir que la partie pour y accéder à un bien meilleur bitume que la mythique section en elle-même, et la route est bien plus intéressante à rouler.

Départ donc de la ville de Mayrhofen, juste le temps de faire les pleins des motos et nous décidons de prendre l’autoroute pour rattraper notre retard de 77 kilomètres qui n’était pas initialement prévu au programme.

L’autoroute.. Loin d’être quelque chose de bien agréable, surtout quand on vient de Paris pour rider de la belle route de montagne. Ce fut un choix judicieux car nous avions un total de 377 kilomètres de routes à abattre avant la fin de la journée. Après cette partie longue et monotone (qui est au passage une catastrophe pour roder mes tout nouveaux supercorsa SP sur le daytona). Nous arrivons enfin aux portes des premières montagnes. Le temps de chauffer tranquillement les pneus sur les arrêtes, et nous commençons à enrouler ces superbes routes Autrichiennes.
Premier arrêt, le temps d’échanger un peu nos premières impressions sur le paysages, de resangler les affaires sur les motos, et de manger un bout, un peu de mécanique a également été nécessaire sur le 848 Evo, mais bon … Rien d’étonnant les amis, on parle d’une Ducati !

La route jusqu’aux portes de l’Italie s’est relativement bien passée. Il était prévu que nous passions par le Lac de Resia pour voir la fameuse tour qui se retrouve à moitié immergée par les eaux ; mais un problème d’itinéraire à fait que nous sommes passé à côté. Rien de bien grave, car la route que nous avons prise était vraiment superbe.

Bon grip, vue sur un énorme lac avec l’aperçu du Stelvio au loin, et surtout, ces énormes grandes courbes aussi bien à gauche qu’à droite, avec une visibilité sur des centaines de mètres. De quoi envoyer du gros gaz en restant relativement en sécurité. Sensations garanties. Nous avons fait une petite pause à cet endroit, afin de pouvoir taper quelques allées retours avec les motos. Ce fut également l’occasion pour moi d’essayer le MV Agusta F3 de mon pote Thom !

On repart en direction de Santa Maria, dernier checkpoint avant de passer à l’attaque du Stelvio. Passage par la frontière italienne oblige, dernière petite pause histoire d’allumer les go pros et c’est parti !

Bienvenue dans une de mes sections préférées, on a du mal à essayer de rester concentré sur une seule chose à la fois… Le paysage ou la route ? On essaye de jongler avec les deux. Mon pote clément ouvre, avec son 990 ktm. Juste derrière je suis la bête avec mon Daytona, et juste derrière moi se trouve Etienne avec son 848 evo. Alexis et Thom sont légèrement en retrait. Appréciez simplement quelques images de cette montée du col.

Arrivée en haut, tout le monde coupe son moteur, sauf moi. On retire les casques et les gants et c’est parti pour une séance de sourires et de check. Quelle montée ! Tellement d’euphorie que je n’ai pas encore percuté que le Daytona tourne extrêmement mal… Clément me le fait d’ailleurs remarquer. Je m’approche de ma moto et effectivement… le bruit est inquiétant. Ça ressemble à un bruit d’embrayage à sec constant, vous voyez .. Mélangé à un roucoulement de pigeon.

Là je commence à sérieusement m’inquiéter.
Le premier jour n’est même pas terminé, que le Daytona commence à me claquer entre les mains. J’essuie quelques moqueries de la part de mes potes, sans réellement y prêter attention. Je remarque que la moto a une température extrêmement élevée, chose qui me paraît bizarre étant donné qu’a cette altitude, on ne dépasse pas les 8 degrés. Ne la voyant pas redescendre et étant a 2 barres du maximum, je coupe la moto et la laisse refroidir. J’en profite pour sortir le drone et filmer quelques plans de la montagne.

Je vérifie ensuite l’ensemble des niveaux de la moto : huile, liquide de refroidissement … tout est parfait. Je tente de la redémarrer. Le bruit est infernal.
Il nous reste à peine 1 kilomètre pour arriver au point de vue mythique du Stelvio. Je prends la décision de le tenter.

En plus de ce problème de moto, un énorme brouillard se lève, ce qui nous empêche d’apprécier correctement la vue une fois en haut.
Histoire d’avoir quelques pistes supplémentaires sur mon problème, je passe un coup de fil à mon pote Mécano, “twisted”, qui a bossé dans de nombreux garages dont chez Triumph. Je lui fais écouter le bruit du moteur par téléphone, et, il pense à quelque chose d’inquiétant. On décide quand même de vérifier si ce n‘est pas un problème de tendeur de chaine de distribution.
Je dévisse le tendeur, et enfonce une clef dans l’orifice afin de vérifier qu’on est pas en train de passer un cran .. Et malheureusement ce n’est pas le cas. Je redémarre la moto et le bruit semble s’être un peu atténué. L’heure tourne et nous devons continuer. Appeler une dépanneuse nous passe par la tête, car il est évident que la moto est malade. Mais qui dit dépanneuse dit possible fin du trip pour moi, et ce dès le premier jour. Impossible de l’accepter.

On esquisse quelques sourires avec mes potes parce que, dans ma trousse à outils, se trouve un alternateur et un régulateur que j’ai apporté en cas de panne (petite pensée pour mon gars Alexis, en Italie l’année dernière). Personne n’aurait l’idée de partir avec ce genre de pièces dans son sac. J’aperçois ma chicane, et je me dis qu’il serait bon de la mettre pour continuer le trip et au moins tenter la descente du col du Stelvio. Le bruit s’étant légèrement atténué, je me dis que j’ai peut être une chance de pouvoir continuer. La chicane va me permettre d’étouffer le bruit de l’échappement et de rester concentré en permanence sur le bruit du moteur. L’idée c’est de continuer un maximum, le plus longtemps possible, et si le bruit du moteur s’intensifie, je devrais me résoudre à abandonner.

La vérité, c’est que j’aimerai atteindre la Slovénie, car c’est un pays qui m’est vraiment inconnu. Si j‘échoue, ce sera une énorme déception.

Je remonte ma chicane dans le pot du Daytona. Et là, je fais tomber la vis de fixation dans l’échappement.. Un silence total règne en haut du Stelvio, puis on explose de rire. Comme si j’avais pas assez de poisse en ce moment, il faut maintenant que je perde la visse de ma chicane au fond de la ligne de ma moto. Une galère de plus mais qu’est ce que ça fait du bien de rigoler un coup.
Pour la récupérer, je redémarre la moto et je lui mets un petit coup de rupteur à 14000 tours, la vis part d’un coup sec du bas de la ligne et ressort du pot. Facile non?!
Ouais je sais … Technique un peu limite… Surtout quand on a un moteur malade !

La descente du Stelvio, la magie opère

Il est bientôt 20 heures, et il nous reste encore un peu plus de 100 bornes. Mon moteur est dans un sale état, mais je fais le vide et tente de me mettre dans de bonnes conditions pour apprécier la descente du Stelvio. Le brouillard se lève, on en profite pour décoller d’ici !

Je roule tranquillement, et je laisse rapidement passer tout le monde devant. Ca me permet d’avoir la vue sur tout le monde et de m’assurer que personne ne chute. Cela me permet également de filmer un peu toute l’équipe. On arrive au virage numéro 26, le fameux virage où mon gars Caféine Crew est passé par dessus à moto en 2012, parce qu’elle n’était pas équipée de durites avia. Ces freins avaient glacés.

Le stelvio c’est terminé ! Et les voyants d’essence s’allument. Il est temps de trouver une station service, faire le plein, et reprendre la route pour finir du coté de Bolzano. Ça tombe bien car je connais une station sur la route, on démarre et on s’y rend.
Je suis le premier à mettre le plein. Pendant que mes potes font leurs affaires, je contemple le paysage. Et là, la magie opère. Je suis là avec eux, et pourtant la nostalgie de l’année dernière m’empare. Un souvenir me revient, celui où je me tirais la bourre gentiment avec Alexis et son gsx-r le long des vignes, en direction de Bolzano. Le plus cool, c’est qu’Alexis est juste là, à coté de moi, avec son street, et que cette situation va se reproduire dans quelques minutes. L’autre aspect de ce lieu qui fait que j’adore m’y retrouver, c’est la luminosité et le jeu de couleur observable au Stelvio. Ici, tout est rose et vert. C’est agréable, et allez savoir pourquoi mais, je m’y sens comme à la maison.

Une fois les pleins faits, on repart, et on tire jusqu’à notre airbnb que l’on a réservé pour la nuit. On mettra environ 1 heure pour y arriver.
Malgré les claquements réguliers de mon moteur, c’était un énorme plaisir de reprendre cette section. Le même ressenti que l’année dernière, cette nostalgie m’a emparée, cette impression de vivre un rêve éveillé avec mes amis. Rien n’a changé ici, et ca fait plaisir de pouvoir le constater.
Arrivée à notre maison sur les coups de 00h30. Je suis content d’avoir pu terminer cette journée malgré mon problème moteur. Une bonne douche et au lit, car demain c’est reparti pour un tour, en espérant pouvoir démarrer la moto au réveil.

Jour 3 : Une énorme claque visuelle

Il est 9 heures et tout le monde ouvre l’œil, sauf Etienne qui est déjà réveillé depuis plus d’une heure et est déjà parti chercher le petit déjeuner. On se met en terrasse, qui est orienté plein EST. On se tape donc le soleil en pleine tête, et ça fait plaisir de bon matin, ça sent bon les vacances. On aperçoit les Dolomites depuis la terrasse. Le temps d’avaler notre café et nos croissants, on admire encore un peu la vue, et il est temps d’aller charger les motos.

Je pars en premier, car j’ai envie d’être seul devant la moto pour le premier démarrage. J’avoue être très rassuré.
Le moteur est froid, et j’ai peur que cela ne fonctionne pas. J’insère les clefs, j’attends l’initialisation et l’amorce de la pompe. Je débraye et appuie sur la détente. Le Daytona démarre au quart de tour et tourne rond. Le bruit est toujours bien présent, plus que jamais même. Pas d’amélioration, mais ce n’est pas pire qu’hier. Du coup je suis rassuré sans l’être. Je charge ma moto avec mes 50 kilos d’affaires. A savoir que plus de la moitié de ce poids correspond à mon matériel vidéo.
Je préviens mon équipe qu’étant donnée la situation, le trip peut se terminer à tout moment pour moi. En espérant que je puisse atteindre la Slovénie.

Le soleil brille, et les habitants partent au travail. Nous redescendons la petite vallée pour remonter légèrement en direction de Mérano. Le but est d’atteindre le col de monte Giovo. Ce col est une pure merveille. C’est une usine à gaz de virages. Des courts, des longs, des serrés, des larges … Y’en a pour tous les goûts ! On a d’ailleurs de très bons rushs sur cette montée de col. Elle fera l’objet d’une future RAWDS sur ma chaine YouTube d’ici la fin de l’année.

Pour être franc avec vous, on a envoyé du gros gaz sur ce col. Et ca fait du bien ! Le Daytona s’est plutôt bien comporté. Je ressentais un manque de puissance sur pas mal de reprises mais ca n’a pas été plus handicapant que ça. Le panorama en arrivant en haut du col est sublime.
On est arrivé en haut comme des bombes. Les motos tournaient encore, c’était l’euphorie ! Etienne check Clément puis me check, puis je check Clément … C’était une véritable course sur route ouverte !

On en a profité pour faire une petite pause déjeuner. Les repas sont pas extraordinaires en haut, peu de choix pour des prix relativement élevés. Mais on n’est pas difficile, on mange, on profite et on repart tranquillement.

L’après midi, on enchaine les jolies paysages à un rythme relativement tranquille. Le Col de Monte Giovo nous a bien séché. De plus, le temps se gâte, le ciel se noircit, beaucoup trop d’ailleurs. A tel point que la pluie commence à tomber fortement. On décide de s’arrêter à la première station service pour s’abriter un peu. Manque de pot,la station est trop petite pour nous et nos motos. Mais la station de nettoyage possède un toit relativement grand pour nous tous. On se met en dessous et on attends que le temps se calme. La pluie a mis du temps à s’arrêter de tomber, tellement de temps que je me suis endormi.
A mon réveil , quelques éclaircies pointent le bout de leurs nez, du coup on décide de reprendre la route jusqu’à Rasun di Sotto (en Italie). Manque de bol pour nous, la pluie est de retour. On décide cependant de ne plus faire de pauses et de tirer jusqu’à notre prochain airbnb réservé pour la nuit.

A peine arrivée dans notre réservation, je pose mes affaires, prends une petite douche, et je reprends la route avec Clément et Thom direction le lac de Braie. C’est un lac que j’avais repéré quelques semaines auparavant. Le lieu me paraissait vraiment joli et je voulais absolument m’y rendre. J’avais lu qu’il y avait pas mal de touristes la journée. Du coup, j’espère que ca ne sera pas trop blindé à notre arrivée. Sachant qu’il est plus de 19 heures, je pense qu’on a nos chances pour être relativement tranquille. Je charge le drone dans mon sac, l’ensemble de mes batteries ainsi que mes caméras. Le soleil pointe à nouveau le bout de son nez, j’enfile un pull léger, ma dorsale et c’est parti.
Pour se rendre au lac, on passe par une vallée qui longe la route principale. J’en dis pas plus , je poste quelques photos juste en dessous.. Admirez la vue les amis ..

Le lac de Braie

Ah le lac de Braie… l’une des plus belles surprises de ce trip. Ce lieu m’a complètement laissé sous le charme. C’est un lac qui est situé à 1495 mètres d’Altitudes, prêt du massif de la Croda del Becco. On est arrivé en début de soirée au lac. Par chance, il n’y avait absolument personne. Je me retrouve là, juste en face de cette merveille. Je n’ai pas de mots pour vous décrire précisément la beauté du lieu. On est face à ce lac qui est totalement enfermé par la vallée, la forêt est omniprésente autour. C’est le calme total.

C’est beau, beaucoup trop beau. L’espace d’un instant on a presque l’impression de se trouver devant une photo, du fait que le paysage est totalement figé. Le soleil se couche, ce qui rend la montagne un peu plus sombre. Les reflets violets disparaissent peu à peu pour laisser place à un sommet de montagne éteint.
On s’est posé au bord du lac, j’ai pu faire quelques plans au drone ainsi que quelques photos souvenirs.

On a ensuite profité du lieu, et on s’est posé prês du ponton jusqu’à ce que la nuit tombe. Je me souviens qu’une légère pluie à commencer à tomber du ciel. Les toutes petites gouttes frappaient l’eau du lac. Le lieu était encore plus beau, l’intégralité des reflets sur l’eau étaient en mouvement, le tout accompagné d’une petite ambiance sonore très agréable procurée par le doux bruit de la pluie tombant sur le lac. Un chouette moment que je ne suis pas prêt d’oublier.

J’aurais bien aimé rester plus longtemps, mais la pluie s’intensifie et il est temps de rentrer à notre appartement. Le retour à été légèrement moins agréable. Etant parti en pull, je me retrouve à faire les 15 kilomètres sous une pluie battante avec une petite brise en prime histoire de rendre la chose encore un peu plus désagréable. Mais ce n’est pas bien important. Le lac de Braie occupe intégralement mon esprit et me fait oublier le froid et l’humidité.

De retour à la maison, une nouvelle petite douche s’impose afin de se réchauffer. Je me prépare également un petit café, la base. Clément s’occupe du repas de ce soir, je lui file quand même un coup de main. La soirée s’est poursuivie autour de la table, à rigoler et à se remémorer les bons moments de la journée sur la route. Vous connaissez les débats quand on parle de tirage de bourre et qu’on sait que c’est filmé, on fini toujours par lancer quelques bandes vidéos histoire de pouvoir revivre ces moments dans l’exactitude de leurs déroulement.

L’heure tourne, il est déjà presque 2 heures du matin et tout le monde s’endort. Il me reste encore à mettre toutes les batteries de toutes les caméras à charger, et évidemment, comme toujours je manque de prises ! l’éternelle galère quand on apporte trop de matériel en voyage ! Une fois le casse tête résolu, je me glisse au fond du lit pour partir de nouveau au pays des rêves , avec le lac de Braie toujours omnipresent dans ma tête. Il est temps de dormir, car demain on part direction la Slovénie.

Jour 4 : On n’est pas au bout de nos surprises !

Il est 9 heures, tout le monde se lève. Etienne et Thom ont rapporté le petit déjeuner, tout est prêt et il n’y a plus qu’à se mettre les pieds sous la table en terrasse, qui est bordée de géranium. Le soleil tape fort, que ça fait du bien ! Lunette de soleil, café bien chaud et une ferme envie de retourner au lac de Braie. Une fois le petit déjeuner pris, je descends dans la cours avec le drone. Le décor vaut littéralement le détour.

J’étais tellement concentré sur mon vol que je n’ai même pas remarqué que le propriétaire des lieux était en train de m’observer avec un regard sombre à cause du drone. Pour ne pas faire d’histoires, je le récupère rapidement et je le range. De toute façon j’ai capturé ce qu’il me fallait donc ça ne me pose pas de problème.

On fini de ranger les affaires, que l’on pose dans un coin, car la chambre doit être libérée. On s’est chauffé pour retourner au lac de Braie en cette matinée ensoleillée. Mais une fois arrivée là-bas… c’est la déception. Des centaines de personnes sont là, tout les parkings sont blindés. C’est une véritable usine à gaz !
Déçu, on ne traine pas trop et on retourne récupérer nos affaires afin de reprendre la route en direction de la frontière Slovène. Juste le temps de dire “Au revoir” à mon copain, et c’est parti !

La première étape de la journée consiste à atteindre le Staller Satter. Ce passage m’a été suggéré par mon pote Schaaf. La route pour atteindre ce lieu est vraiment différente de celles que l’on a eu l’habitude de prendre jusque là. Le goudron est parfait, mais elle est tellement étroite que des feux rouges ont été installé à chaque extrémité, afin de créer des sens uniques. On passe devant un lac, mais je décide de ne pas nous arrêter car nous devons avancer.
Vue l’heure et le nombre de kilomètre qu’il nous reste à parcourir, on décide de se poser un peu en haut de ce col, et de manger rapidement quelque chose pour ensuite pouvoir tirer sur plus de 200 kilomètres en ne s’arrêtant que pour remettre de l’essence. Le temps que l’on passe commande, je sors mon drone pour réaliser quelques prises de vues du Staller Satter.

Malheureusement pour nous, le temps se gâte. Des trombes d’eau se mettent à tomber du ciel. On sait tous que l’après midi va être compliqué. On évite de trop trainer, et on s’équipe avec le peu d’affaires que l’on a pour affronter la pluie. On reprend la route et on bascule de l’autre coté du Staller Satter, Bienvenue de nouveau en Autriche .
Malgré la pluie, j’en prends plein les yeux. J’ai un faible pour les paysages «sombres», et là, grâce à la météo en plus de l’environnement je suis servi. On assiste même à la formation de micro climats. En effet, certaines parcelles de routes sont totalement sèches, mais c’est de très courte durée. La pluie s’intensifie encore et encore, au point que ca en devient compliqué pour nous de continuer. Nous décidons de nous arrêter à nouveau afin que de laisser la pluie se calmer un peu.

On reprend de nouveau la route, et on tente de rattraper le retard accumulé comme on peut. On a de la chance, la route est large et les courbes sont très progressives et sèches. On enquille tout ca à plus de 120/130 km/h et on quitte définitivement le Staller Satter et ses environs.

Malheureusement, la prochaine section intéressante à rouler n’est pas à coté. Et pour y accéder, on doit laisser place à la monotonie et aux lignes relativement droites durant pas mal de kilomètres. Et comme ci ce n’était pas déjà assez pesant comme ca, la pluie fait son retour. Mais bon, plus le choix, si on veut atteindre notre objectif du jour on ne peut plus s’arrêter, on doit continuer.

Le temps semble s’éclaircir au loin, du coup on accélère un peu le rythme. Au fur et a mesure de notre avancée, la route sèche et devient de plus en plus sinueuse. Ça fait du bien, le sourire revient !
Apres consultation de mon GPS, je me rends compte que l’on approche d’une zone qui va nous permettre de mettre un peu d’angle. Je fais signe à mes potes de passer devant afin de pouvoir essayer de capturer quelques images de tout le monde. Clement et Etienne me doublent rapidement, et j’enquille juste derrière avec la caméra allumée.
Petit coup de pression durant la montée, car la moto d’Etienne à légèrement décroché, ce qui a failli le faire tomber. Mais pas d’inquiétude, le gaillard est resté sur sa moto et nous avons continué de plus belle.

Enfin une section intéressante et relativement sèche ! Pour fêter ça on se pose dans un Hôtel/bar, histoire de se prendre quelque chose à boire (pour des mecs qui ne voulaient plus faire de pause …). Une discution s’initie avec un des serveurs, qui est aussi motard. Il nous apprend d‘ailleurs que l’hôtel ou nous nous trouvons a pour habitude d’accueillir des motards, et propose même différents circuits motos plus ou moins long avec de belles routes. Il nous conseille même une petite section à prendre avant de rejoindre la Slovénie. Une fois nos verres terminés, on reprend la route en direction de Pontebba, par la SP110.

Une nouvelle montée de col s’offre à nous. La route n’est pas parfaite mais qu’elle pied ! Clément ouvre le bal et je suis juste derrière avec le Daytona toujours aussi malade. Mais la route est tellement bonne que c’est le genre de détails que l’on oublie ! Certaines sections sont franchement rudes et nous malmènes, au points que l’on en perd notre stabilité sur la moto, mais clément et moi sommes collés roues à roues et les plans vraiment stylés à moto s’enchainent les uns après les autres ! Clément se permet même quelques signes pour exprimer sa joie ressentie en plein ride durant la montée

Arrivée en haut c’est l’euphorie, on se check dans tous les sens, le sourire aux lèvres. Le genre de bons moments, que seul ceux qui roulent en moto peuvent comprendre. La joie et la satisfaction d’avoir envoyé du lourd sur une section ultra “propre”. Vous voyez de quoi je parle. Du coup, une nouvelle petite pause s’impose.

Il est presque 20 heures et le soleil est parti se coucher. Nous sommes tout prêt de la Slovénie, notre but est bientôt atteint. Il nous restes 100 bornes à faire avant d’atteindre la ville de Bled, en Slovénie. Nous sommes juste un face d’un petit point d’eau, avec une montagne magnifique juste en face de nous.
L’envie me prend de sortir le drone pour capturer tout ça. Je désangle mon sac et commence à préparer le matériel. Au moment de mettre mon drone sous tension, je me rends compte que la nacelle n’est plus alimentée électriquement …
La malchance me poursuit durant ce trip, je comprends très vite que mon drone vient de me lâcher… Encore … Du coup je sors vite le GH4 pour filmer les dernières lumières que cette fin de journée m’offre. Un petit chat pointe le bout de son nez et réclame quelques caresses. J’adore les animaux, alors ce petit bout de choux est bien tombé.

Une fois mes plans filmés, on reprend la route et on attaque la descente de ce col, dans de bonnes conditions. Le temps est bon, la route est sèche. Malheureusement la qualité du bitume n’est pas au rendez vous, on s’aperçoit même que certaines sections ont été littéralement éclatées par des chutes de pierres.

On continue quand même, mais à un rythme bien plus tranquille, par sécurité.
Je suis un peu à la traine, du coup je rattrape le groupe. Après mon passage sous un tunnel, j’aperçois tout mes amis arrêté en plein milieu de la route. Je ne percute pas de suite que la route est fermée, pour cause de réaménagement de la chaussée. Il est bientôt 21 heures et nous sommes officiellement coincé.
Je consulte la carte et me rend compte qu’il nous est impossible de contourner le problème. La seule alternative qu’il nous reste est de rebrousser chemin, remonter le col, redescendre de l’autre coté et contourner l’intégralité de la montagne pour atteindre la Slovénie.
C’est la catastrophe, le mental en prend un coup car on vient de prendre une rallonge de presque 100 kilomètres de routes de montagne, et je ne l’ai pas encore annoncé au groupe. Face au désespoir, je m’approche quand même du tunnel fermé pour vérifier si on ne peut pas écarter les barrières pour traverser, mais c’est impossible. Devant ce constat, je met tout le monde au courant de la situation dans laquelle nous nous trouvons, et qu’à partir de maintenant il va falloir prendre sur soit car ça ne na pas être une partie de plaisir.


Une heure plus tard, nous nous arrêtons dans une station service. On refait les pleins et, compte tenue de l’heure qu’il est on décide de manger quelque chose avant de reprendre la route. La bouffe de station service, faut pas se leurrer… C’est pas de la grande cuisine. Mais il n’y a que ça et on a pas le choix. Alors on avale ce qu’on peut et on est reparti.

Comme si la situation n’était pas assez dure comme ça, la pluie fait son grand retour alors qu’il nous reste plus de 100 kilomètres à abattre. J’ouvre la route, et je ne vois absolument rien avec ma visière fumée. Je suis obligé de rouler visière ouverte sous une pluie battante, qui me fouette le visage à chaque goute. C’est l’enfer, mais il est important de ne pas craquer … tout va se jouer au mental à partir de maintenant.

Une nouvelle pause s’impose parce que j’en peu plus. Je ne sent plus mes mains, ni mon visage. Je descend de ma moto quelques minutes, m’étire un peu, et on repars de plus belle.

On franchit enfin la frontière Slovène ! Il est plus de 22 heures 30 et on croise quelques motards avec qui on discute à la frontière durant quelques minutes. Ils viennent de Pologne, et partent rouler en Italie. La conversation était banale, mais ca m’a fait du bien d’échanger quelques mots avec d’autres gens durant cette galère. On se motive mutuellement et on repars de plus belle. On rentre dans une section forestière, avec une route très sinueuse. La pluie est toujours là. Je commence à vraiment fatiguer, et ça devient de plus en plus dure et dangereux. Par manque de concentration due à la fatigue, je manque de perdre le contrôle de ma moto et de tomber, il manquerait plus que ça ! Mais tout va bien, je reprend mes esprit, je crie un bon coup dans le casque, et me concentre de plus belle.
Les minutes passent, le temps défile lentement… Les kilomètres aussi. Nous sommes maintenant à 22 kilomètres de notre point d’arrivée.

Nous nous arrêtons sous un pont à l’abris de la pluie, car j’aimerai essayer d’appeler la personne qui va nous héberger pour savoir ce qu’il en ait. Ah oui… J’ai oublié de vous dire que j’essayais de joindre la personne depuis 19 heures et que je n’avais aucune réponse de sa part. Je tente donc une dernière fois sous ce pont. Si elle ne décroche pas, je pense que l’on va dormir dans le bas coté de la route. En bas du pilier du pont. Je l’envisage sérieusement du fait que je n’ai aucune nouvelle de la personne. Il faisait plutot chaud la ou nous étions arrêté. La chaleur était enfermée par la structure du pont. Ca aurait été une bonne solution compte tenue de la météo et de la situation.

Désespéré, je tente à nouveau de rappeler la personne. Soudain, j’entends une petite voix, j’y croyais plus ! La personne nous attends, je lui explique la situation et la galère dans laquelle nous sommes, la personne comprend totalement et se montre vraiment très réceptive. Elle nous attends, et ce peut importe l’heure à laquelle nous allons arriver. Enfin quelque chose de positif ! La Slovénie, j’y suis jamais allé mais je peux vous dire que la gentillesse de cette dame m’a vraiment remonté le moral et m’a donné un avis positif sur ces habitants.

On repart de plus belle, plus motivée que jamais ! La pluie tombe à grosse goutes, mais on ne la ressent même plus tellement nous somme trempé et motivé pour arriver « chez nous ».

Vous voulez savoir la meilleure ? Nous sommes a 1,5 kilomètres de l’arrivée, et nous nous engageons dans une route qui subie d’énormes travaux. Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué comme ça, on passe en mode enduro. Mais plus on s’engage dans cette zone, plus la route est défoncée, et des pelleteuses barrent la route. Je décide d’aller voir si le terrain est praticable, mais je me retrouve face à un trou de plus de 4 mètres de profondeur… Autant vous dire que je pense que j’ai aucune chance de passer avec le Daytona ici !! On rebrousse chemin, les pieds dans une boue glissante et collante.

Je commence à craquer et à insulter tout ce qui bouge. Cerise sur le gâteau, on a perdu Thom et Alexis ! On se divise et on tente de les retrouver. On a dû se perdre à une intersection un peu vache rencontré auparavant. Une fois le groupe reformé, on contourne la zone en travaux par un autre coté de la ville. ENFIN ! nous y sommes ! Notre hôte nous attend dehors, devant le portail de sa maison. Que c’est bon d’arriver enfin à destination. La dame qui nous accueille est heureuse de nous rencontrer, mais pas autant que nous ! Je lui raconte un peu nos galères rencontrées aujourd’hui, et je m’excuse une vingtaine de fois pour le retard. Mais ce n’est rien me dit-elle avec un énorme sourire. Elle nous propose à manger, de nous faire du café, et nous sort même une bouteille de vin rouge de sa cave perso pour nous remonter le moral. En l’espace de 5 minutes, tout ma haine envers la météo et toutes les galères que nous avons essuyées à disparu ! Comme quoi le sourire sincère d’une personne apporte énormément.

Je suis crevé, littéralement explosé. Le temps de prendre ma douche (en dernier, merci les gars, y’a vraiment aucun privilège à ouvrir la route !) et je m’aperçois que tout le monde ronfle … Moi, il me reste encore à vider toutes les Gopro et à charger toutes les batteries. Malgré la fatigue, je m’y met, le tout devant un reportage sur Jacques Chirac, oui oui … Un reportage sur Chirac en Slovénie à 2 heures du matin. Je fini par m’endormir, heureux , car mon objectif d’atteindre la Slovénie est atteint, et ce avec mon Daytona malade. Bonne nuit les amis. Et à demain !

Jour 5 : De la pluie, de la pluie et encore de la pluie !

Le jour se lève en Slovénie, Ca fait du bien d’avoir récupéré de la journée d’hier. Même si je n’ai pas énormément dormi, je me sens en forme. Je regarde dehors et le temps est couvert. Mais il fait bon.
Aujourd’hui, une boucle de 77 kilomètres est prévu, et ce sans valises ! De quoi envoyer du gros gaz dans quelques cols et de pouvoir filmer un peu.
Nous partons faire les courses après le petit déjeuner, et nous décidons d’aller se baigner au lac avant de partir rouler. Devinez quoi … La pluie fait son grand retour ! Et ce de manière toujours aussi intense que la journée précédente. J’en rigole… Parce que c’est une malédiction cette météo. Ceux qui me suivent sur instagram savent que je n’ai pas de chance avec la météo cette année… Tout mes trips sont parsemés de journées de pluie battante … c’est incroyable. Autant vous dire que la boucle de 77 kilomètres prévu va nous passer sous le nez. Du coup on se repose. On espère que le temps va s’améliorer un peu afin que l’on puisse sortir un peu en ville et visiter deux trois trucs.

Le lac de Bled

Il est 18 heures et la pluie cesse de tomber. Avec les gars, on décide de sortir, et même de prendre les maillots de bains au cas ou … On s’arrête au lac de Bled et on profite de la vue.
La vie ici est cool, le lac semble apporter énormément a la population locale. De nombreuses activités sont proposées, mais compte tenue de la météo, pas aujourd’hui. Ce n’est pas grave, j’observe les gens vivre,assis sur mon Daytona. Certains admirent la vue, d’autres font un peu de canoé sur le lac. La vie est tranquille ici, aucun stress ne se fait sentir.

Je décide d’aller prendre la température de l’eau, et là, surprise ! Elle est vraiment bonne ! Avec Etienne on se motive et on va se baigner. Que c’est agréable de se laisser border au rythme du courant du lac, le calme et la sérénité règne.
Un rare petit moment de détente durant ce road trip en moto, mais qui fait énormément de bien. La nuit tombe et nous sommes toujours dans l’eau, Clément et Thom reviennent de leur tour en moto et nous croisent. Ils s’arrêtent et nous rejoignent dans l’eau. Quelques minutes après c’est au tour d’Alexis d’arriver. L’équipe est réunie et on profite ensemble de ce moment de détente dans le lac.


Il fait nuit noir maintenant, il est grand temps de rentrer pour préparer le repas du soir. On avait initialement prévu de rester tranquille ce soir. Mais on s’est chauffé pour sortir en ville et on a fini dans 2 ou 3 bars différents.
Après pas mal de verres on était chaud et ca a durée une bonne partie de la nuit, à rigoler jusqu’à ne plus en pouvoir, entre nous, et avec tout pleins de gens que l’on a rencontré ce soir là dans les rues et dans les bars. Ça fait du bien de lâcher prise un peu, surtout après toutes nos galères rencontrés depuis le début du voyage !

Jour 6 : Deux journées en une

Oh ! Du soleil ! C’est incroyable ! On y croyait plus ! On prépare nos affaires et on charge les motos. On remercie la dame qui nous accueilli pour tout ce qu’elle a fait pour nous, et on reprend la route. Souvenez vous, il était prévu que l’on fasse une boucle de 77 kilomètres la veille afin de partir à la découverte du Col du Mangart et du lac de Predil en Italie.
Frustré de ne pas avoir pu le faire la veille, je refuse d’abandonner l’idée de découvrir ces lieux. Surtout lorsque que je me trouve pile en face du Mangart …

Du coup je motive mes troupes pour que l’on rallonge la journée de 140 kilomètres pour voir ce qu’on n’a pas pu voir hier ! Ca n’a pas été facile (de les motiver), mais c’est parti ! Direction le col du Mangart !

Le Mangart

Le mont Mangart est un sommet des Alpes, qui culmine à 2679 mètres d’altitude, entre l’Italie et la Slovénie. La montagne est en partie située au sein du parc national du Triglav. Première étape juste avant d’y arriver, le lac de Predil ! La météo se gâte, mais il ne pleut pas. La route est sèche, sinueuse et bonne! Du coup on attaque! Les gopros sont branchées et les genoux se posent !

On arrive devant le lac de Predil. Etant donné que nous avons rallongé notre étape, on ne peut pas rester trop longtemps car la route est encore longue. On continue en direction du Col du Mangart. La route est un vrai régal. Clément passe devant et je le suis juste derrière. Arrivée au 3ème virage de l’ascension du Mangart, clément attaque sévèrement, mais je remarque quelque chose ne vas pas, l’angle qu’il met à son 990 est bien plus important que d’habitude et la position qu’il adopte sur la moto ne me semble pas familière. Effectivement .. Clément perd l’adhérence et tombe. La chute est assez impressionnante bien que la vitesse n’était pas très élevée. La moto lui tombe dessus et se retrouve à moitié coincé en dessous.


Je me dépêche de béquiller le Daytona pour l’aider à se relever, mais le temps de descendre clément était déjà debout. On fait un tour rapide de la moto et il s’en sort extrêmement bien. Les valises ont amortie la quasi totalité de la moto. Tout va bien ! clément aussi. Il vérifie ces valises et se rend compte que les Chocapic sont broyé … Catastrophe .. Le prochain petit déjeuner est foutu !
Le pilote va bien, les Chocapic un peu moins. C’est grave .. Mais on décide quand même de continuer le road trip ! A notre grande surprise, on tombe sur un barrage durant l’assention du Mangart. 5 euros par têtes nous sont réclamés. On paye et on continu. La route est étroite, certaines parties de celle ci est constituée de pavés d’époque. La vue est sublime…


On enchaine les tunnels et le paysage défile. On arrive rapidement en haut du col. La température est très basse ! Mais on décide de se poser ici et de manger nos sandwichs préparés la veille. Le temps de profiter encore un peu de la vue et on redescend gentiment. Je m’arrête de temps en temps pour capturer quelques images du paysage.



A peine arrivé en bas, la pluie s’abat sur nous. Ce n’est même plus une surprise, on compose avec sans broncher maintenant. Prochaine étape, direction le Grossglockner !

La section pour rallier le lac de Predil au Grossglockner n’est pas très intéressante, on enchaine la route à un petit rythme car la fatigue commence à se faire sentir. Les changements de températures constant ainsi que la pluie sont des facteurs qui jouent énormément sur les conditions physiques et mentales. On décide de s’arrêter en Autriche dans un petit bar pour faire une pause, boire un grand café, manger quelque chose, et moi j’en profite pour dormir un peu.

On reprends la route et la montagne pointe de nouveau le bout de son nez. On repasse par un col que l’on a emprunté quelques jours auparavant. C’était pas prévu, j’ai du faire une erreur dans mon itinéraire.

Le grossglockner commence à pointer le bout de son nez, on grimpe la montagne gentiment. Le temps varie et ma crainte d’essuyer une nouvelle pluie juste avant ce col mythique Autrichien commence à se faire sentir.

Le Grossglockner

Nous arrivons aux portes du Grossglockner. Mauvaise surprise, un péage se dresse devant nous. Et c’est pas moins de 25 euros par personnes que nous devons payer. La ca commence à faire beaucoup. Je vérifie sur la carte s’il n’y a pas moyen d’esquiver ce col, à contre cœur, mais il est déjà 19 heures et les 25 euros me refroidissent. Evidemment, impossible d’esquiver. La seule alternative est de rajouter 110 kilomètres au parcours pour contourner la montagne. Les contournement, on a déjà assez donné lorsque qu’on a tenté d’atteindre la Slovénie par la montagne. Du coup, on décide de payer les 25 euros.

Début de l’ascension de ce col. Le goudron est parfait, la vue aussi ! Au loin, on aperçoit les Alpes Autrichiennes remplies de neiges. La température chute fortement et le ciel s’assombrie.

On n’est pas encore au courant, mais on est parti pour essuyer des conditions climatiques vraiment pas agréable du tout.
Un épais brouillard se forme, et des trombes d’eaux s’abattent. Autant vous dire que rider ce col avec la poignée dans l’angle et le genou par terre, ca ne sera pas pour aujourd’hui ! Je pensais être déçu, car sachez que ce col est un véritable circuit sur route ouverte …

Mais au final.. Une fois passé le pic de la montagne, la magie opère de nouveau. Le paysage est à couper le souffle. On s’arrête et on coupe les moteurs. Pas besoin de tendre l’oreille pour entendre les dizaines de ruisseaux qui s’écoulent sur des kilomètres autour de nous. La vue est grandiose, et le brouillard embelli encore plus le paysage. Mon seul regret est de ne pas avoir pu vous apporter des images de qualités de cet endroit, le drone est en panne et le GH4 n’a plus de batteries. Mais c’est toujours comme ça, les meilleurs moments ne se capturent pas, ils se vivent et restent gravés dans nos têtes à jamais.

Difficile de poser des mots sur ce que je ressens à ce moment là. Rien ne fonctionne, on est encore en retard, et compte tenue du nombre de bornes qu’il nous reste, je reste face à cette beauté naturelle pendant plus d’une heure avec Alexis et clément. Un souvenir qui restera à jamais gravé. D’autant plus que nous étions seul, pas un touriste, pas une voiture, rien .. Juste nous, et la montagne. Voici quelques photos que j’ai tenté de récupérer des Gopros, mais sachez qu’elles ne rendent pas la moitié de la beauté et de la magie que dégageait ce lieu en réalité. C’est pour ce genre d’endroits que je parcours des milliers de kilomètres, ce genre de feeling entre la nature et moi.
Rien ne se passe comme prévu depuis le départ (surtout d’un point de vue météo), et pourtant on arrive quand même à apprécier ce que la nature nous offre.



La nuit commence à pointer le bout de son nez, et il est temps pour nous continuer de descendre le col. La route est trempée et nous avons froid. Comme rouler et filmer n’est pas possible, je fais signe à Alexis de couper son moteur pendant la descente et de profiter de la vie et du bruit des ruisseaux. C’est ainsi que nous avons fini la descente du col, moteur coupé profitant de la vue.

Arrivée en bas, un restaurant est ouvert. On décide de s’arrêter manger. Les prix sont élevés mais c’est surement la première occasion que l’on à de partager un vrai restaurant ensemble, et de manger quelque chose de consistant et chaud ! Alors on n’hésite pas une seule seconde !

Une fois le restaurant fini, nous terminons les 50 derniers kilomètres qu’il nous reste, pour finir dans notre nouvelle maison à St Johann in tirol pour notre dernière nuit.

JOUR 7 : Le retour à la réalité

Dernier réveille loin de chez nous . Aujourd’hui, c’est notre dernier jour en Autriche.
Après consultation de la carte, je compte 150 kilomètres pour rejoindre les camions. On décide donc de ne pas partir en courant, de prendre notre petite déjeuner tranquillement, face à la montagne et de profiter un peu du soleil. Il s’est fait si rare durant ce trip …

Une table de ping-pong est a notre disposition, on échange donc quelques balles avec clément et Etienne. Je les laisse ensuite jouer entre eux et je me mets à faire un peu de mécaniques sur le drone, histoire de comprendre ce qu’il a bien pu se passer pour qu’il ne fonctionne plus. Après quelques bidouillages, je parviens à le faire redémarrer. Les 4 moteurs tournent de nouveau mais la nacelle ne répond toujours pas. Me voilà à moitié rassuré quand même. Cette histoire risque de me couter « qu’une » nacelle, soit environ 300 euros… Le problème c’est que ca va faire ma 4eme nacelle … Je vous laisse faire le calcul.

On reprend la route qui n’a rien de bien passionnante, puisque l’on retourne dans la section d’ou nous sommes arrivé lors du premier jour, avec les grandes lignes droites Autrichiennes qui traversent les vallées. Cette situation me rappel un peu le trip de l’année dernière en Italie, lorsque nous nous rendions au lac de Domaso ou nous avions du nous taper une ligne droite de plus de 80 kilomètres sous un soleil de plomb. Que le temps fut long !

Avant d’arriver aux camions, nous avons eu le droit à quelques routes sinueuses, histoire de poser quelques derniers genoux en Autriche avant de rentrer en France. Evidemment … (Non la pluie ne va pas tomber cette fois ci!) nous nous sommes perdu, sinon ce n’est pas drôle, et nous avons donc du rallonger la route de 70 kilomètres.

Une fois la bonne route récupérée, il nous reste environ 75 kilomètres avant d’arriver au camion. Chose que j’avais oubliée, c’est qu’il nous reste un col à faire, et c’est une bonne nouvelle ! La météo est bonne et ça nous permettra de vider les réservoirs avant de partir. Sauf que, une fois de plus les choses ne se sont pas passées comme prévu. Tenez-vous bien pour la suite.
Il savère que notre très chère Etienne, à litéralement explosé le cadre du 848 evo … et ce, des deux côtés ! Oui mesdames et messieurs, regardez-moi ça

Nous arrivons enfin aux camions, et nous avons la joie de constater que les 2 camions sont toujours là , en bon état, et que ma remorque est aussi la ou on l’avait laissée.
Le temps de tout recharger tranquillement, on décide de prendre directement la route en direction de Paris, et de repasser par les autoroutes allemandes histoire d’avoir droits aux annulations des limitations de vitesses.

Le chemin du retour s’est bien passé. Nous sommes arrivé à la maison le lendemain matin vers 6 heures. Clément Thom et moi même avons pris un petit café chez moi et nous sommes resté tranquille à contempler le jour se lever par ma fenêtre.

Mon avis personnel

C’est fini, 7 jours au total se sont écoulé depuis notre départ et difficile d’exprimer ce que je ressent. Je vais tenter d’être le plus franc et objectif possible.
Je suis forcé de constater que ça n’a pas été mon meilleur Road trip. Paradoxalement la météo n’y est pas pour grand chose. Mais la panne de ma moto dès le premier jour à tout chamboulé dans ma tête et je n’ai pas pu profiter a 100 % comme je l’aurais voulu. Bon, je n’ai pas trop à me plaindre, car j’ai quand même pu finir ce trip, qui était très mal engagé dès le premier soir au Stelvio.
Je garde quand même de superbes souvenirs, du Grossglockner, du lac de Bled et surtout du lac de Braie, qui est pour moi la plus belle partie de ce voyage.

La Slovénie est clairement un pays ou j’aimerai passer un peu plus de temps. Les gens sont très gentils et agréable. Leurs sourires procurent un bien fou, et c’est un ressenti qui est devenu rare ici, à Paris.

La météo couplée aux galères me fait un peu peur d’un point de vue rendu de la vidéo finale, oui, je pense aussi à ca, car ce sont les seules souvenirs que je rapporte de mes voyages: des photos et la plus belle vidéo possible. J’espère arriver à compiler quelque chose de cool malgré tout ça.
Concernant le riding, la météo aura gâché pas mal de zones vraiment chouette à rouler, mais bon ce n’est pas réellement quelque chose de décevant, car avec l’expérience des road trip, on sait que ça fait partie du jeu. Et j’ai appris à apprécier ce genre de choses d’une façon différente quand la météo n’est pas avec nous.

Je suis toujours autant amoureux des Alpes italiennes. L ‘Atmosphère et les souvenirs que j’y avait laissé l’année dernière sont restés intactes. Tout est pareil là-bas, rien n’a changé, et ce pour mon plus grand bonheur personnel.

Il y a plusieurs types de road trip à mon sens en moto. Ceux qui en font savent de quoi je parle. Quand tout se passe bien, on arrive à apprécier directement ces voyages, et seules les points positifs en ressortent. Mais quand on ensuit beaucoup de galères comme lors de ce voyage là, il faut du temps et prendre du recul pour arriver à ressentir ce sentiment qui nous amène à la conclusion suivante : “Ok, ce voyage était vraiment lourd.”

Je pense que j’ai besoin de digérer pas mal de choses. Durant cette année, j’avais une grande soif de découvrir de nouveaux horizons et j’aurais aimé rouler bien plus que les 1700 kilomètres parcouru durant ce voyage-là. A l’heure ou j’écris ces lignes j’ai déjà réparé le Daytona. Et pour ceux qui ne sont pas au courant, le plus fou dans cette histoire, c’est que j’ai subi une casse moteur en haut du Stelvio sans raisons particulières.

Mon balancier d’équilibrage est parti en fumée, ce qui a littéralement détruit la couronne principale du vilebrequin ainsi que le balancier d’équilibrage en lui-même ainsi que la cloche d’embrayage. J’ai remplacé mon ancien moteur par un autre, presque tout neuf, qui n’a que 4000 bornes. Oui mesdames et messieurs, j’ai parcouru plus de 1500 kilomètres avec un moteur cassé et exactement 53 dents de couronnes de balancier d’équilibrage au fond du carter.

Autrement dit, 53 chances de serrer mon moteur à n’importe quel moment. Si je l’avais su, je n’aurais jamais continué le voyage à cause du danger que cela pouvait engendrer. Je pense que j’ai eu énormément de chances sur ce coup là.
Malheureusement pour moi, les frais engagés dans l’achat du nouveau bloc moteur m’ont forcé à annuler la suite de mes vacances durant le mois d’Aout. Je devais rejoindre d’autres potes dans les Pyrénées, et rider la montagne avec le Daytona, mais ce n’est que partie remise.

Concernant la suite, d’autres trips sont prévu, je ne suis pas encore bien fixé. J’ai encore un peu de temps pour y réfléchir.
Quoi qu’il en soit, merci a tout ceux qui me suivent et me lisent.
N’hésitez pas à me poser des questions si vous en avez, et à très vite pour de nouvelles aventures !

La vidéo finale

Le trailer de la vidéo

BLKMRKT.