Si vous avez suivi mon road trip précédent en Autriche, Italie et Slovénie, vous devez vous souvenir de comment celui-ci s’est terminé: par une casse moteur.
Il était prévu que je parte le lendemain de mon retour d’Autriche, dans les Pyrénées françaises et Espagnoles. Malheureusement pour moi, suite à la découverte de l’état de mon moteur après ouverture, j’ai du annuler mes plans.
Les frais engagés pour la réparation étaient trop élevés. Du coup, après quelques coups de fils passé à gauche et à droite, j’ai trouvé quelqu’un qui vendait un bloc moteur complet de Daytona 675 avec 4800 kilomètres certifiés à prix réduit car c’est une connaissance d’un ami à moi.
Ni une ni deux, je saute sur l’occasion ! Le bloc est de 2011 mais ma moto est un millésime 2008. Aucun problème en soit puisqu’il rentre parfaitement dans mon cadre. Seul hic, le moteur n’a pas tourné depuis 3 ans … J’espère ne pas avoir de soucis au démarrage !
Après une bonne grosse journée de boulot, le bloc moteur est correctement installé dans la partie cycle. Un petit passage chez Triumph, afin de racheter l’ensemble des fluides pour remettre le moteur au propre et repartir sur une bonne base, changement des filtres à air, huile … Vérification des bougies … Tout me semble ok !
Je fait tourner la moto sans les crayons afin de faire remonter l’huile pour lubrifier l’ensemble, puis on remonte le tout.
L’heure H est arrivée, premier démarrage depuis 3 ans.
Elle démarre comme si de rien n’était ! Ah je suis content !! J’ai claqué tout mon budget vacances pour réparer le Daytona mais ca me fait tellement plaisir de la voir vivre de nouveau !
Quel plaisir d’entendre le bruit d’un bloc 3 cylindres ! J’avais oublié à qu’elle point ça sifflait quand c’était neuf !
Avec mes frais récent dans la moto, plus tôt cet année, dont le changement complet de l’ensemble des roulements sur toute la moto, lorsque j’avais fait peindre le cadre, me voilà maintenant avec un Daytona tout neuf, que ce soit d’un point de vu moteur comme partie cycle !
Vous savez, cette moto représente beaucoup de choses pour moi, j’ai énormément appris à son guidon, on a pas mal voyagé ensemble, les casses, les chutes, mais aussi plusieurs pays,des routes magnifiques, des anecdotes … C’est une moto chargée d’histoire à mes yeux, et elle à une valeur sentimentale.
Un jour, je pourrais raconter tout ca à mes enfants, dans mon futur salon, avec cette moto juste sous nos yeux. C’est ce que je souhaite en tout cas, en espérant qu’un triste sort ne lui soit pas réservé d’ici là. Quoi qu’il en soit, tant qu’elle sera réparable … Elle peut compter sur moi, on fera ce qu’il faut !
Les premiers tests sur routes ont été très concluants, la moto se comporte superbement bien et le moteur est en bonne santé !
Bon… le Daytona est de nouveau en vie, c’est bien. Mais moi avec tout ça, j’ai bien envie de repartir en road trip du coup !
Petit coup de fil à mon gars Nico, du Caféine Crew, ainsi qu’a mon gars Clément (Balou1sta), et je leur propose de partir dans les Pyrénées durant 5 jours avec environ 1200 kilomètres de routes à motos. Cette fois-ci, pas d’hôtels, ni d’AirBnb, mais une simple tente en guise de toit.
Mes deux potes sont archi chaud, du coup on planifie une date tous ensemble. On tombe d’accord sur début Octobre, la première semaine.
Je vous l’accorde, partir rider les Pyrénées et dormir à la belle étoile début Octobre, on joue clairement à la roulette russe, d’un point de vue météo. Surtout que toute cette année 2016 aura été compliquée … Mais, je me dis que peut-être, pour une fois, on pourrait avoir de la chance !
Dernier road trip de cette année 2016 ! Je décide de passer chez Clément pour déposer quelques affaires et je le trouve en train de bricoler son CB500 qui est presque entièrement démonté ! Parfait, on part dans 6 heures ! Entre deux rigolades à cause de la situation, Clément m’annonce en prime qu’il faut encore qu’il le teste ! Il est 23 heures … Il espère le tester dans la nuit avant le départ.
Bon courage Clément, moi j’ai encore des choses à préparer mais j’espère vraiment que le CB500 va fonctionner ! Départ demain matin à 5 heures direction les Pyrénées !
Le trailer
Jour 1: Direction les Pyrénées
On prend la route très tôt. Ma moto, ainsi que celle de Nico (Caféine) ont été chargées dans le camion juste avant le départ. Le jour n’est toujours pas levé, et c’est tant mieux, ça nous laissera l’occasion d’apprécier le levé du soleil pendant le trajet, et j’en profiterai pour essayer de filmer quelques plans pour une possible intro.
Rien de mieux pour démarrer un road trip en petit comité, quelques rayons de soleil qui, je l’espère perdureront jusqu’à Dimanche !
Midi approche, et les estomacs se réveillent. On s’arrête dans une station service, pour prendre quelque chose à manger dans une cafétéria, et un grand café. On en profite également pour remettre un peu d’essence dans le camion, pour être tranquille et anticiper sur le retour. Il nous reste un tout petit peu moins de 2 heures de routes.
J’espère ne pas arriver trop tard dans l’après midi, car nous enchainons directement avec une boucle de 200 kilomètres à moto ! Autant vous dire qu’aujourd’hui, on ne va pas chômer !
Il est 15 heures, on vient de trouver une place ou garer le camion pendant ces quelques jours. J’espère que l’on aura pas de problèmes à notre retour, et que le camion sera toujours là et intact.
Le temps de charger toutes nos affaires, de s’équiper et de fixer l’intégralité de notre matériel sur les motos, nous avons commencé notre road book aux alentours de 16 heures. Un peu tard me direz vous, mais je ne m’inquiètes pas car je sais que pour Nico et Clément, la distance n’est pas un problème. On est tous des habitués ici.
On sort vite de l’axe principal et on tente de rejoindre la D911 par une petite route plutôt sympa qui le longe. À peine le temps d’accélèrer un peu, que l’on se retrouve direct derrière une voiture de la Gendarmerie. Je ne sais pas vous, mais moi dans ce genre de situations, je ne sais jamais si je tente de les doubler ou pas, même si j’ai le droit ! Du coup le temps que j’attende la bonne occasion, on reste derrière eux à 6000 trs/min en 6ème pour éviter que l’on entende trop le fait qu’on ait pas de chicane ( bon rectification, que je n’ai pas de chicane ! Hein Clément ! Oui, je lui casse toujours les oreilles avec mon pot déchicané). Hop, la gendarmerie est doublée , on continue !
Arrivée aux portes de la D911, nous sommes confronté à un problème majeur: la route est fermée ! Et évidemment, le seul moyen de rejoindre la section initialement prévu, c’est de contourner toute la montagne. Tiens, ca me rappelle une situation similaire, un soir, pas loin de la frontière en Slovénie …
Du coup, première petite pause avant même d’avoir commencé à rouler, le temps de retracer un petit road book de cette première journée, en prenant en compte cette fermeture de route.
L’avantage, c’est que la nouvelle boucle est réduite, donc moins de kilomètres prévu pour aujourd’hui, mais ce qui n’est pas fait aujourd’hui sera de toute façon rattrapé demain.
On prend la décision de se rendre directement du côté du Cirques de Gavarnis, et on tentera de s’arreter dans une épicerie sur la route afin d’acheter du café, et deux trois trucs pour le petit déjeuner de demain matin, car ce soir, nous dormons à la belle étoile !On s’équipe de nouveau et va atteindre le col de Tourmalet par un autre côté !
Le col du Tourmalet
Le col du tourmalet m’en aura fait voir de toutes les couleurs !
Au début, la météo était bonne, mais plus on grimpait plus le brouillard était présent. A tel point qu’a un moment donné on ne voyait plus rien à 2 mètres devant nous ! C’était vraiment quelque chose d’impressionnant.
Nous avons continué de grimper à vitesse réduite à cause du danger que le brouillard engeandrait. Mais quelques virages après, nous avons littéralement percé les nuages ! Le ciel était bleu et le soleil brillait de mille feu. Bien que la température aies énormément chutée entre en bas et ou nous étions; Clément, Nico et moi nous sommes chauffé et on a attaqué gentillement ! Evidemment, nos pneus étaient tiède et la température n’aidait en rien pour l’adhérence ! Mais nous avons tout de même pu jouer un peu jusqu’au sommet du col du Tourmalet.
Il faut savoir que c’est le plus haut col routier des Pyrénées situé entièrement en France avec 2 115 mètres d’Altitude. Evidemment, ce col est réputé grace au passage du tour de France, qui l’a franchi à 78 reprises, soit plus d’une année sur deux. C’est le col qui a été le plus souvent franchi par la course, tous massifs montagneux confondus. Au sommet, on peut y voir une Stèle commémorative à Jacques Goddet, qui était l’ancien directeur du Tour de France.
Quand à nous, nous avons eu la chance d’assister à un spectacle magnifique au sommet. Nous avons eu le droit à une mer de nuages, qui est montée jusqu’à nous pour ensuite redescendre tout en bas dans la vallée. Mon seul regrêt ce jour-là est de ne pas avoir pensé à faire une timelapse de ce phénomène. Mais ca n’empèche pas que ces images restent gravées dans ma mémoire !
Le soleil est à deux doigts de disparaitre, il est temps d’attaquer la descente du col ! Clément et nico passent devant. La vue est tellement magnifique qu’on en profite encore un peu, en roulant au pas dans les premiers virages, Puis on attaque !
Nico passe rapidement devant avec son SV et Clément le suit à la trace. Quant à moi, je suis juste derrière et j’apprécie le spectacle de nos 3 motos à se tirer la bourre ! La section se termine relativement vite, mais le sol n’était pas parfaitement sec. Du coup Nico se retourne et me dit “ Demain, obligé on repasse ici et on se le fait à fond en montée !” Sans blague .. Evidemment !
Petite pause, car il est temps de prendre une décision, la nuit approche, et on va devoir trouver un endroit ou camper. A notre arrivée dans la ville de Barèges, on trouve un petit supermarché ouvert. Nous qui avions besoin de faire deux ou trois course, il tombe à pic.
La nuit n’est toujours pas tombée, du coup on trace jusqu’au cirque de Gavarnie qui est un lieu absolument magnifique ! Dommage pour nous, car on ne pourra pas en profiter pleinement à cause du temps nuageux, mais on compte bien arriver là bas et même trouver un endroit ou dormir.
Le cirque de Gavarnie
Après notre ravitaillement au supermarché de Barèges, on continue sur la même route qui est censée nous mener jusqu’au cirque. Le goudron vient d’être refait il y a peu de temps, les lignes au sol ne sont même pas tracées. On enroule tous cette section à un bon rythme, ni trop rapide, ni trop lent, juste ce rythme à vitesse parfaite ou vous avez la sensation d’absolument tout maitriser, sans aucunes frayeurs ou intérogration, dans un cadre absolument magnifique, ou la roche et la verdure priment, le tout sous une atmosphère relativement pesante, qui annonce une nuit bien sombre et faîche. Un beau moment de moto comme je les aime.
On arrive à Gavarnie, la village est absolument désert. On s’enfonce vers le fond, histoire d’appercevoir ce fameux cirque, qui est caractérisé par un énorme demi cercle de 6 kilomètres, une énorme cascade.
On remarque une petite place a côté d’un enclos à chevaux, on gare les motos ici et on continue à pied.
On croise un petit chat qui ronronne comme un moteur. Lui, il veut des calins ! D’habitude c’est moi qui m’y colle, mais ce petit rigolo semble avoir préféré Nico à moi. On continue notre route, mais malheuresement pour nous, un nuage est coincé dans cette énorme vallée, ce qui nous empèche d’admirer le cirque comme il se doit. Je suis un peu déçu, car c’était l’un des paysages que je souhaitais vraiment pouvoir photographier et apprécier comme il se doit. Mais c’est comme ça, parfois la météo en décide autrement (un peu trop cette année).
On récupère les motos tranquillement, et on essaye de trouver un endroit ou dormir.
Pour cela, on ressort de la ville et on se dirige un peu plus haut. On a entendu parlé d’une espèce d’auberge qui acceuille des campeurs, ça pourrait être une bonne solution.
Quelques kilomètres plus loin,on tombe sur une grande place en terre sableuse, avec une maison cloturée par une petite haie en bois. Sur la gauche, la cascade du cirque s’écoule. Impossible de l’a louper car le bruit de l’eau est vraiment intense. On rentre dans le jardin de l’auberge, mais elle semble être fermée. Un numéro est affiché sur la porte, mais compte tenu du fait que tout soit fermé, nous n’avons même pas tenté d’appeler.
Le jardin de cette auberge est immense, et on s’est mis en tête de camper ici cette nuit. Personne à l’horizon, des montagnes à perte de vue, et avec la cascade juste à coté de nous, je pense que c’est l’endroit parfait pour une cette nuit. On tombe tous d’accord avec cette idée, du coup, il ne nous reste plus qu’à trouver un petit restaurant pour ce soir, histoire de manger quelque chose de chaud, avant d’attaquer cette nuit qui va etre très fraîche !
Retour donc du côté de Gavarnie, ou l’on s’arrête dans un restaurant qui est encore ouvert. Ils acceptent de nous servir si on ne prend pas de choses trop compliquées à faire, compte tenue de l’heure. Ca nous convient parfaitement.
Après le repas, on retourne du côté de notre petite auberge. On passe par un chemin légèrement différent, ou l’on croise des chevaux. Je m’arrête pour les admirer un peu, pendant que nous attendons Clément qui est resté derrière.
On repart et on passe par une petite allée piétonne, ou des habitants du coin sortent à cause du bruit des motos. Honêtement je pensais que l’on allait se faire engueuler, mais absolument pas. Ils nous arrêtent, rigolent un peu avec nous, on échange quelques rires ensemble et nous demande de payer pour continuer à passer. Evidemment, c’est une blague de leur part ! Aller, on ne traine pas, il faut encore que l’on monte les tentes et la nuit est déjà tombée puisque l’on ne voit plus rien.
On arrive de nouveau à l’auberge, et on rentre le Daytona ainsi que le SV derrière la clôture afin de pouvoir nous éclairer et installer les tentes. Le moteur du Daytona tourne encore, quand soudain, on entend un volet qui s’ouvre et une personne se met à nous crier dessus. Je m’empresse de couper le Daytona, afin d’entendre ce que la personne a à nous dire.
Il s’avère qu’en fait, un homme habite ici toute l’année et il est extrèmement remonté contre nous ! Et il y a de quoi ! Puisque nous sommes tout simplement dans son jardin avec 3 motos et toutes nos affaires ! Imaginez vous en train de dormir tranquillement chez vous, quand tout à coup, vous entendez des motos dans votre jardin et que vous vous rendez compte qu’il y a des gens qui s’apprêtent à camper dedans !
Là j’avoue que l’on s’est tous retrouvé comme des cons ! On a absolument aucune excuse, mais on essaye d’appaiser la situation en tentant une discution avec le propriétaire. Au final, il a été super cool avec nous, puisqu’il nous a laissé camper dans son jardin pour la nuit, et ce gratuitement. Il a simplement ajouté “Bon je retourne dormir, on en reparle demain !”
C’est sans un bruit, que l’on installe notre campement pour la nuit, chacun dans sa tente respectif. On a besoin de repos, cette première journée fut longue … Et ce n’est que la première !
Jour 2: Des cols, des lacs et des canyons !
Premier réveil après une nuit passée en tente. On a frollé les 0 degrés durant une grosse partie de celle-ci. Paradoxalement, on a hyper bien dormi ! Je me souviens avoir été réveillé sur les coups de 6 heures du matin par une forte pluie et du vent. Nico, lui, n’en a aucun souvenir ! Il a le sommeil encore plus profond que le miens apparemment.
Il est temps de regarder un peu ce qu’il se passe dehors. Ouverture de la tente, et je tombe nez à nez avec cette vue absolument magnifique ! Je n’étais pas prêt ! Du coup je me rallonge dans mon sac de couchage,et je profite du spectacle … Il faut savoir prendre le temps d’apprécier la nature, qu’elle vue ! Et qu’elle chance on a, de pouvoir profiter de ce genre de choses là.
Deuxième tentative de sortie de la tente ! En espérant ne pas me faire avoir une nouvelle fois par le paysage et retourner me coucher pour le contempler à nouveau !
Je prends ma camera et mon appareil photo, et je vais aller faire un petit tour, histoire de rapporter quelques images.
Première chose qui me marque, c’est le silence absolu … Enfin du calme. Au loin, j’entends la cascade s’écouler, mais j’irais la voir après. La montagne s’éveille et différents monts apparaissent au fur et à mesure que la brume s’estompe. Le soleil perse les nuages. Je décide de me diriger du côté de la cascade.
A peine sorti du jardin, je tombe nez à nez avec. Je décide de traverser les rochers et de m’aventurer un peu plus en prodondeur. Quelques mètres plus loin, l’eau a formé un petit bassin. Ici, en été, ça doit être l’endroit parfait pour se rafraichir un peu.
Je profite du calme et de la beauté du paysage pour prendre quelques photos supplémentaires.
Je retourne maintenant du côté des tentes. Nico semble être réveillé, mais il est toujours enfermé dedans. Clément lui, ronfle encore. Je vais commencer à rassembler mes affaires et à charger le Daytona, histoire de ne pas mettre les autres en retard, car j’ai énormément d’affaires. On est pas pressé mais ce sera déjà ca de fait. Une fois tout le monde reveillé, on se dirige de nouveau vers la cascade pour prendre notre café et manger un peu.
Un moment d’une grande simplicité, mais tellement agréable…Le propriétaire se réveille également et vient discuter avec nous. Malgré l’épisode un peu problématique de la veille, il n’a pas l’air de nous en vouloir et on finit même par en rigoler tous ensemble, tellement on a déconné sur ce coup. Ca ne nous a pas empêché de nous excuser encore à maintes reprises.Il nous expliquait justement que pour lui, la saison était terminée ici. Il venait de s’acheter un combi tout neuf, et il allait prendre la route pendant plusieurs mois pour découvrir la corse, l’espagne, le portugal, l’italie … un peu à notre manière de faire avec nos motos, mais sur quatres roues.
C’est ainsi que nous nous sommes dit au revoir. Une bonne poigne, quelques paroles sympa et un sourire. Nous voilà de nouveau sur la route, en direction du col du Tourmalet, pour son assenssion avec, je l’espère, de meilleures conditions que la veille !
Direction donc le Col du Tourmalet, via la même route que la veille. C’est un plaisir de la prendre de nouveau, même de bon matin ! On a de la chance car le soleil brille, donc ca nous réchauffe un peu. La route est encore mouillée, à cause des pluies de cette nuit, en espérant que le col, lui, sera sec.
On croise un compagnon de voyage sur son 1200 RT chargé comme un bouricot ! Ca fait plaisir de voir qu’on est pas les seuls à tenter ce genre de choses en plein mois d’octobre ! Le tourmalet est maintenant en ligne de myre, le rythme s’accélère. Clément ouvre la route avec son CB500. Quant à Nico et moi, on est juste derrière. On est compact, je sent que cette montée va être vraiment cool !
En sortie d’un virage, des gars qui étaient au travail sortent de leur société pour nous regarder passer. J’avoue qu’on arrivait comme des brutes, ils ont du nous entendre de loin. Au moment de notre passages, on échange quelques signes amicaux Ils ont l’air content de nous voir passer ainsi. Tant mieux car on ne coupe pas les gaz ! On finira la montée du col sur un très bon rythme, jusqu’à ce qu’un camion, qui était aussi en train de grimper, nous ralentira sur les derniers mètres du Tourmalet.
Arrivée en haut, on ne s’arrête pas. On passe directement de l’autre côté de la montagne, pour ensuite la redescendre.
La météo semble se stabiliser, le temps est relativement nuageux, voir brumeux à certains endroits, mais le sol semble avoir seché, et c’est tout ce dont on a besoin pour pouvoir rouler un peu sans trop se poser de questions. On arrive à conserver une bonne allure, et il n’y a rien de mieux pour avaler les kilomètres sans perdre de temps.
Le col du Tourmalet, c’est terminé ! On aura eu l’opportunité de le faire dans les deux sens. Personnellement je préfère rouler des montées de cols que l’inverse. Je me laisse moins emporter par la moto et j’ai plus de maitrise dans ce que je fais quand on attaque. Chose qui est tout à fait normal puisque dès que l’on coupe les gaz, la moto ne continue pas à prendre de vitesse à cause du dénivelé.
Maintenant, on prend la direction du col D’Aspin ! Cependant quelque chose m’inquiète, je trouve que le Daytona guidonne énormément. Et ce de facon similaire à quand nous étions en Autriche, lorsque mon moteur était cassé. Il savère que Nico à le même soucis, car on remarque que dès qu’on lache nos guidon respectif, en décéleration, la moto guidone énormément. On comprend rapidement que cela doit venir de notre chargement excessif à l’arrière des motos, donc me voilà rassuré !
Le col D’Aspin
Nico en profite pour nous claquer un petit wheeling bien propre sur une ligne droite qui s’offre à nous. Je me déporte directement dans la voie d’en face, histoire de filmer un peu.
On attaque maintenant la montée. Le bitume est parfait, et nous essuiyons différentes conditions climatiques sur ce col. Au début, le temps est parfait, du coup on envoi. Clément me fait rire, car à chaque virage il tente un passage différent: Un coup le pied est sortie façon supermotard, l’autre d’après le genou se pose, puis il passe droit comme un i sur la moto… Nico lui, il s’en fou. Dès que sa tourne, le genou se pose. A savoir qu’il lui manque un slider, et ça, il l’oublie souvent !
Quant à moi, je suis là, derrière, caméra allumée, tout souriant dans mon casque, tellement ca me fait plaisir d’attaquer un col pareille avec toutes nos motos roues dans les roues comme ça.
Arrivée dans la seconde partie du col, la météo se complique. Le brouillard apparait, et il est très opaque ! A tel point que l’on commence à avoir du mal à voir devant nous. On ne ralenti pas forcément pour autant car la visibilité est encore acceptable pour rouler à bon rythme.
C’est notre rencontre avec un troupeau de vache le long de la route qui va nous faire ralentir le rythme. Une facon de nous rappeler que dans ces montagnes, on peut avoir une surprise à chaque nouveau virage. Bien qu’on en soit conscient tout le temps, une petite piqure de rappel ne fait pas de mal. Le brouillard va continuer ainsi jusqu’à notre arrivée en haut du col D’Aspin.
Nous voilà maintenant en train d’attaquer la descente du col, de l’autre coté de la montagne. Le brouillard disparait de nouveau, on récupère donc notre rythme initial. La vue est absolument magnifique !
La noirceur des montagnes au loin accentue le plaisir. Vous le savez maintenant si vous me lisez depuis mes précédents articles, mais j’ai un faible pour cette atmosphère sombre que peuvent apporter certaines montagnes, et les Pyrénées en font clairement parties.
Le col d’Aspin, c’est terminé ! Avec tout ça, nous n’avons pas encore eu l’occasion de faire le plein d’essence. Mon voyant est allumé, du coup je fais signes à Nico et à Clément qu’il va falloir qu’on s’arrête pour cause de ravitaillement. On prend la direction d’une petite station service en bas du col d’Aspin. Petit wheeling avec le SV, encore !
Pendant que l’on remet de l’essence, Clément remarque que quelque chose cloche sur son CB500.
Son demi guidon est descendu d’au moins 7 cm ! Gros fou rire à la station service ! Un peu de mécanique s’impose. Pendant ce temps, on en profite pour échanger un peu sur notre roulage sur les cols du Tourmalet et d’Aspin. L’atmosphère est bonne, on fait que de rigoler et la météo est avec nous. Qu’est ce que ca fait du bien ce genre de moments.
Clément a finit de réparer le cb, on reprend donc la route et nous allons bientôt passer du côté Espagnol !
La route des Lacs
Il était prévu dans notre itinéraire de base, de passer par une section que l’on appelle la route des lacs. Elle donne accès au lac de l’Oule, du Cap de Long, de l’Orédon ainsi que des Laquettes. Mais on est passé tellement vite, qu’on a loupé la bifurcation.
Je me dépêche de passer devant Nico et Clément afin de leur signaler de s’arrêter pour leur proposer de bifurquer. On fait demi tour, et on prend la route des lacs. On décide de se rendre jusqu’au lac de Cap le Long, qui est celui situé le plus en hauteur. La route pour y accèder est vraiment magnifque.
On en profite pour faire quelques arrêts et profiter un peu des différentes vues que ce coin magnifique nous offre. On marquera également un arrêt dans une courbe pour tenter de filmer un ou deux passages d’un point de vue extérieur, mais le rendu n’est pas optimale.
Une fois arrivé en haut, la vue est somptueuse ! A notre gauche, nous avons le lac de Cap le Long. Et juste en face de nous, le lac d’orédon, qui est, soit dit en passant, bien assèché.
Impossible de partir d’ici sans faire voler le drone !
Pendant le vol, une personne s’approche de nous, et me demande de ramener le drone et de le faire attérir. Il nous explique que c’est une zone protégée et que les vols sont interdit. Nico et Clément discutent avec lui. Moi j’en profite pour faire un dernier passage pour être sur d’avoir tout filmé, et je fais attérir le drone. Je ne sais pas si cet homme à raison, mais je ne voulais pas faire d’histoires, pour la simple et bonne raison que, le temps qu’il arrive jusqu’à nous, je pense avoir eu le temps de capturer tout ce que je voulais. Donc inutile de rentrer dans des discussions sans fin.
Ma première approche avec cet homme est un peu frileuse à cause de sa remarque. J’étais braqué contre lui. Mais il nous annonce qu’il peut nous servir à manger et semble se détendre. Du coup on prend une derniere photo souvenir de ce lieu, avec nous dessus cette fois-ci, et on se dirige vers son restaurant.
Nous sommes ces seuls clients, du coup, une discution s’initie entre nous tous. On se met à rigoler sur tout un tas de choses.
Il avait un chien, un saint Bernard, qui avait du mal à marcher. Il nous expliquait que son chien était un ancien chien sauveteur en montagne, et qu’un jour, des touristes se sont mis à le caillasser… les coups qui lui ont été porté l’empèche de se déplacer… qu’elle tristesse … ca m’a fait beaucoup de peine pour ce chien. Vous devez le savoir maintenant, mais j’ai beaucoup de respect pour les animaux et ca me fait toujours mal d’entendre des choses pareilles…
Nos crêpes 3 chocolats arrivent, et on poursuit nos échanges avec le gérant, un sacré spécimen ! On aura enchainé les fou rires avec lui ! Entre les histoires locales, les histoires motardes et les histoires de la vie, bref, une sacrée rencontre avec cet homme. On sera resté deux bonnes heures là-haut à discuter avec lui, et on l’aura également aidé à déplacer énorme machine à café, jusqu’à sa camionette.
La disparition du soleil dans la vallée, et la chute brutale de la température nous rappelle que nous avons encore de la route à faire ! Du coup on le salue, et on redescend toute la vallée pour continuer notre route et enfin passer en Espagne.
Malheureusement, on se dirige vers la pluie. J’espère qu’elle ne durera pas trop longtemps. Mais normalement, la météo en Espagne devrait être bonne donc je ne suis pas trop inquiet.
Je me souviens nous être subitement retrouvé sur une route complètement trempée, juste après le passage d’un pont. Dommage car on avait le droit à un bitume de grande qualité et des dizaines de grandes courbes rapide ! Mais cela nous a offert un super panorama, et ce jusqu’au tunnel qui va nous mener jusqu’en Espagne.
Espana ! Si !
Nous y sommes ! Et à peine arrivé, ce sont des kilomètres et des kilomètres d’énorme grandes courbes qui s’offrent à nous ! Désolé Clément, mais la je vais aller me défouler un peu !! 170, 190 km/h stabilité de ouf ! Grand soleil ….. Quel pied !
On roule au pas quelques kilomètres plus loin et les premiers mots de Nico envers moi, après avoir ouvert sa visière sont: “ah tu les aiment bien celles-ci hein !” ahah ! et comment que je les aiment bien !! Avec tout ça, on en oublie de garder un oeil sur la carte. Du coup on s’arrête pour vérifier notre position. Coup de chance, on se trouve pile au bon endroit pour bifurquer.
Nous n’oublierons pas de noter une fois de plus la qualité du bitume, par quelques gestes démonstratif entre Nico et moi. Je pense que l’on est tous dans le même état à ce moment de la journée. On est émerveillé par ce que nous sommes en train de vivre. Tout les paramètres sont optimal. On est vraiment dans de superbes conditions pour rouler à moto. Et à cela s’ajoute le fait que le paysage est vraiment magnifique… Pourvue que ça dure !
Avant de repartir,, je jette un oeil autour de nous. La température est hyper agréable, et le soleil commence à aller se coucher. Le cadre dans lequel nous sommes me rappel la série TV Breaking Bad ainsi qu’aux vieux Western d’époque, avec cette ambiance desertique, la terre rouge, et de vieux taudis en taule.
Le Canyon de Aniscio
On s’engage maintenant sur la HU-631, soit la route qui longe le canyon de Aniscio. Au début, la route est potable. Une énorme fissure m’a fait décollé du sol avec la moto, chose qui me calme direct ! Et c’est tant mieux car la suite de cette route va nous donner du file à retordre. Entre les crevasses, l’eau de la pluie précédente qui s’écoule le long des paroies rocheuses, les énormes pierres sur la routes, et les chèvres … Il va falloir que l’on reste concentré.
Je me souviens avoir éclaté de rire avec Nico, car nous nous étions arrêté tout les deux sur cette route, et il me dit un truc du genre “Eh faut faire gaffe cette route elle dangereuse ca glisse de ouf, et je te vois trop t’en coller une bêtement ici”. C’est bon, il me connait assez bien maintenant pour comprendre que ce genre de dingueries peut m’arriver régulièrement ! Le truc, c’est qu’a peine reparti, le virage d’après, c’est Nico qui perd l’avant et l’arrière ! Il s’arrête de nouveau, se retourne, et on explose de rire ! Car au final, malgré sa mise en garde, c’est lui qui a failli se la coller !
C’est le genre de route ou il faut rester concentré en permanence !
Avec nos arrêts fréquent, Clément à pris un peu d’avance, mais on va vite le rattraper car il s’est retrouvé nez à nez avec un groupe de chèvres, au sens animal du terme ! Clément tente même d’en apprivoiser une.
La suite de la route se passe bien. De mémoire la section fait une cinquantaine de kilomètre, mais la route est catastrophique. Par contre, le paysage est sublime, et la vue du soleil qui se couche dans la vallée l’est tout autant !
Une fois sortie de cette section, La nuit commence à pointer le bout de son nez. Il va être temps pour nous de trouver un endroit ou camper, et manger un peu ! Au vue de la carte, on sait que la route que l’on va prendre risque d’être vraiment cool à rouler ! Il est 19h30, et on choisi de se l’a faire avant de penser à aller manger. N-260, nous voici !
Nico est juste devant moi, et donc Clément derrière, forcément. On a enquillé cette section a un très bon rythme ! Malgré le fait que l’on voyait pas grand chose avec nos phares tout naze, ca restera un super souvenir ! Même si j’ai du rester visière ouverte tout du long, et que mes yeux étaient explosés à la fin ! Mais bon que voulez-vous, c’est de m’a faute je n’avais qu’à penser à prendre ma visière transparente aussi…
Cette route à la particularité d’avoir une successions de virages très court, serré, et vif ! Autant vous dire que vous n’êtes jamais vraiment assis sur votre moto ! Quel plaisir ! On s’arrêtera un peu plus loin, car un camping se dresse juste devant nous ! La combinaison parfaite ! Sur cette même route, on a le droit à un goudron et une qualité de virage de premier choix, un bon camping, et plus tard une bonne pizzeria !
Il est temps de faire chauffer mon Espagnol, longtemps resté au placard ! Ma technique est de me parler à moi-même pendant deux ou trois minutes histoire de chauffer mon cerveau dans la bonne langue. Entre le Francais, le Portugais, L’Anglais est l’Espagnol … C’est pas toujours simple ! (ouais je me la raconte un peu … y’a quoi ? :P )
Je rentre dans la réception, et je discute avec la dame au comptoir, qui finit par nous donner un emplacement pour la nuit. Je lui demande également si elle ne connaitrait pas une bonne adresse ou manger, et elle nous indique une pizzeria ouverte, dans la ville suivante, à Biescas.
On installe nos tentes pour la nuit, et on reprend les motos jusqu’à Biescas pour aller manger.
La soirée au restaurant se passe dans la bonne humeur, on mange et on rigole … Comme d’habitude quoi ! On parlera de voyages, de motos, et de tout un tas d’autres sujets pas très important. On est ensuite reparti à notre camping, afin de passer une bonne nuit de sommeil. Demain, une nouvelle grosse journée nous attends … Alors tâchons d’être en forme !
Jour 3: Le desert, des sources Thermales et la côte de Bilbao !
Réveil sous le soleil Espagnol ! Quel plaisir, on se croirait un matin d’été.
Nous avions choisi de dormir dans un camping pour pouvoir enfin avoir accès à une douche chaude. On sort des tentes, et on fonce direct à la douche ! On y est resté une bonne demi heure, tellement l’eau était bonne et chaude.
On ranges nos affaires tranquillement, et Nico se chauffe pour aller refaire la route de la veille sans affaires accrochées sur la moto. J’avoue ne pas en avoir envie, et Clément non plus, du coup nous restons tranquille au camping, et on continue de tout ranger, pendant que Nico se l’a refait.
On en profite également pour s’occuper un peu des motos, genre graisser les chaines. On s’attaque au SV, et on adopte une technique de type “travail à la chaine” ! Allez comprendre pourquoi, mon il nous aura fallu être 3 pour graisser le SV. Un qui lève la moto, l’autre qui fait tourner la roue, et l’autre qui graisse ! En tout cas, on avait bien l’air con mais on a bien rigolé ! Surtout quand on s’est rendu compte que Clément continuait de faire tourner la roue alors que Nico ne graissait déjà plus rien depuis plusieurs dizaines de secondes…
Fini les conneries ! Il est temps de reprendre la route ! Car aujourd’hui, il nous faut impérativement atteindre la côte de Bilbao, et on a pas moins de 400 kilomètres pour y arriver !
La première étape de la journée est d’atteindre la ville de Jaca. Pour cela, on avait pas 50 000 solutions, la route pour y arriver est droite. On en profite pour apprécier le paysage magnifique qui est autour de nous: Montagneux, sec et désertique. Nico claque quelques wheelings, alors évidemment… je capture tout ça.
On approche enfin de Jaca, les réservoirs sont vide, on va en profiter pour faire le plein d’essence. Les derniers kilomètres jusqu’à Jaca nous ont permis d’appercevoir de nombreux vautours qui volaient à basse altitude. J’en avais jamais vu autant !
C’est l’heure du ravitaillement ! Et c’est également l’heure de passer aux choses sérieuse ! On bifurque sur la A-1205 qui est une route extrèmement sinueuse (et pas mal défoncée) ! Le genre de route, ou, à chaque virage, on ne sait jamais sur quoi on va tomber.
Clément ouvre la route, et Nico est juste derrière lui. Les deux décident d’envoyer sévère ! Ce genre de route n’est pas ma spécialité, mais on est en groupe donc pas le choix, il faut que je suive ! Concentration maximale et c’est parti ! Tout s’est relativement bien passé jusqu’à ce qu’on arrive dans une espèce de ligne droite hyper traitre ! De loin, tout semble être parfait, alors j’ouvre les gaz en grand pour resserer l’écart entre nico et moi. Le seul truc, c’est qu’il y a une énorme cassure sur la route. Pas le genre de cassure ou la moto gigotte un peu et tout va bien … non … le genre de cassure qui vous fait décoller les 2 roues de la route ! Et en plus, moi qui suis chargé comme une mule, je ne vous explique même pas l’attérissage ! Guidonage, raccrochage des roues … Bref, je me suis fait malmener salement ! Tout va bien, je suis toujours sur mes roues mais j’ai direct ralenti mon rythme !
Nico et Clément n’ont pas l’air d’avoir été destabilisé par cette cassure, du moins au premier abord, car nous en avons reparlé par la suite. On s’est retrouvé quelques kilomètres plus loin, ou nous avons fait une petite pause.
On discute et on boit un peu d’eau. Entre deux conversations, je remarque quelque chose d’anormal sur ma moto … Effectivement, il me manque une chaussure ! La je suis dégoûté ! Il ne me reste qu’une seule chaussure à ma paire d’etnies taille basse ! C’est mort ! Je n’abandonne pas cette paire ici ! Je reprends la moto et je fais demi-tour… Je suis presque sur que je l’ai perdu à la cassure précedente, quelques kilomètres en arrière.
Une fois la bas, il s’avère qu’elle n’y est pas… Je décide de continuer, quitte à remonter l’ensemble de la route ! Et ce n’est que quelques kilomètres plus loin, dans une ligne droite, que j’apperçois ma chaussure bleu, au loin sur la route ! Je la ramasse et rejoint le groupe. Moi voilà rassuré !
Arrivée à Buernès, on bifurque sur la A-1603. Alors … soyons clair, la A-1603 … Ca a été un grand moment … BITUME PARFAIT, TEMPERATURE PARFAITE, COURBES DE OUF. On met les cerveaux sur OFF et là … C’est partie pour un grand moment de moto comme on les aiment ! 11 kilomètres 800 de puuuuuure plaisir ! Clément, Nico et moi roues à roues collées ! dans une, si ce n’est même, LA meilleure bourre à moto entre potes ! Incroyable ! La route n’est pas large, et c’est un double sens, du coup on garde quand même une petite marge de sécurité, mais cela ne nous empêche pas de l’avoir poncée salement !
On arrive devant le monastère de San Juan de la Pena, qui semble être en rénovation. On se gare devant, et la c’est l’euphorie, check dans tout les sens, joie, rires ! Qu’elle section !! Incroyable !!! Qu’est ce que ca fait du bien !
On ne traine pas trop car on a encore beaucoup de bornes à faire aujourd’hui. On reprend la route ! On marquera une pause supplémentaire quelques kilomètres plus loin, car nous sommes arrivé devant un panorama, qui nous offre la vue sur toute la chaine des Pyrénées ! Obligé de sortir le drone à cet endroit là.
Le vol se passe super bien. Je suis avec Nico appuiyé contre la rembarde, et nous allons bientôt reprendre la route. Je fais donc revenir le drone. Nico me dit “ eh tu le fais pas revenir un peu vite le drone là ?” Mais non Nico, t’inquiètes je gère …
Tu parles …. En temps normal c’est le genre de manoeuvre qui passe “supa clean” comme on dit dans le milieu. Mais ce jour-là … non. Le drone arrive vers nous à toute vitesse, et je lui demande de pivoter d’un coup sec pour freiner. Sauf que je ne sais pas ce qu’il s’est passé, il n’a pas réagit de suite. Résultat, j’ai failli découper la tête de Nico avec le drone ! Celui-ci tape contre la rembarde et tombe juste à mes pied… Comment vous expliquer. A mes pied il y a juste la place pour le drone, puis une falaize d’une centaine de mètres de haut … J’ai eu une sacrée chance !!
Le drone va bien, la nacelle aussi. Heureusement, car je vous rappel que j’avais cassé une nacelle en Slovénie il y a deux mois. Celle-ci est neuve ! Par contre j’ai cassé 2 hélices. Je ne panique pas car j’ai toujours un jeu d’hélices supplémentaire au cas ou ! Seul problème, après vérification, je les aient oubliées à Paris … Bryan, Bryan, Bryan … mais quand cessera tu d’être con à ce point …
Du coup… j’espère trouver un magasin dans le coin qui vend des hélices pour que je puisse au moins faire voler le drone du côté de bilbao… On verra bien plus tard …
Il est temps de reprendre la route, et de rejoindre la N-240 en direction de la ville de Tiermas. On roule toujours à très bon rythme ! Ce qui nous permet de capturer de superbes images une fois de plus !
Les anciennes sources termales de Tiermas
Nous nous dirigeons maintenant vers la ville de Tiermas. Mais pour y accéder, nous avons encore de la route. Celle-ci ne va pas être hyper interessante. Elle nous offrira cependant quelques grandes courbes rapide, ce qui nous permettera de jouer un peu tout en profitant du paysage.
Je me souviens, au détour d’un virage, la route s’est mise à monter. Elle montait suffisement pour nous empêcher de voir ce qu’il y avait derrière. En avançant encore un peu, on se rend compte qu’au loin, une ville est perchée dans les hauteurs. Elle porte le nom de Berdun.
A l’approche de la ville de Tiermas. Le cadre change du tout au tout. On passe d’un paysage très vert et montagneux, à des espèces de collines d’argiles ! C’est vraiment magnifique ! La route nous offre quelques superbes lignes droites histoire de claquer un compteur ou deux tranquillement. Nous voilà maintenant prêt de l’énorme lac de Yesa.
Et on s’est mis en tête d’y descendre. Sauf que pour y accéder, les gens utilisent des 4X4, parce que … enfin comment dire …. Vous allez vite comprendre ….
Quel bordel ! On passe en mode enduro ! En fait, à chaque road trip je suis condamné à toujours avoir une section enduro avec le Daytona, ça fait parti de la règle je pense.
On arrive au bord du lac.Beaucoup de gens se beignent, du coup on décide d’y aller aussi. On ne s’était pas rendu compte que nous étions sur les vestiges d’un grand centre termale. Et qui dit centre termale, dit sources d’eau chaude ! Les batiments ne sont que ruines, mais la source est toujours active et l’eau doit être entre 35 et 40 degrés ! Autant vous dire que même les plus frileux sur terres n’auraient aucun mal à rentrer dans cette eau !
Qu’est ce que ca fait du bien ! Il y a 10 minutes on roulait pleine quille dans les montagnes et dans les plaines, et nous voici maintenant en caleçon dans des sources termales ! Les road trips nous réservent parfois de très bonnes surprises, et en voici une belle ! Surtout en plein mois d’Octobre 2016 !
On aimerait y rester toute la journée, mais il va être temps pour nous de reprendre la route. Avec nos 250 kilomètres restant, il serait bon de ne pas trop trainer si on veut pouvoir arriver avant la nuit du côté de Bilbao. On décide donc de sortir de l’eau, de se sêcher tranquillement, et de reprendre la route.
Une fois sur les motos, on remonte ce tas de sable ! Clément à l’air d’apprécier ! Il est arrivé en haut avant nous, et s’est même permis de redescendre la totalité de l’accès et de repasser dedans encore plus fort ! Et on l’entend rigoler dans son casque , il est content !
J’arrive en haut, et je m’engage dans un petit chemin ou je vais très vite regretter d’y être aller. Jugez par vous même !
Obliger de descendre en arrière, au frein moteur, moto coupée, en manquant de me casser la gueule à plusieurs reprises ! Clément tient l’arrière de ma moto tout en étant mort de rire ! Moi je rigole qu’à moitié je vous l’avoue !
Une fois sortie de ce merdier, on reprend la route ! On marquera un arrêt supplémentaire dans une station service, ou l’on fera les pleins des motos, et ou on aura l’occasion de mettre un coup de jet d’eau sur les motos pour enlever toute la poussière et le sable. On passera ensuite devant un bar, on l’on s’arretera une petite demi-heure car on meurt de soif ! On en profitera également pour se reposer un peu, car il nous reste encore 200 kilomètres jusqu’à notre destination.
Dersert et lignes droites à perte de vue !
La fin de journée approche, mais pas la fin de notre itinéraire. Nous continuons notre route en direction de Bilbao a un rythme plutôt soutenu, 120 km/h - 170 km/h le long du dersert Espagnol. Le paysages est vraiment magnifique. Le soleil nous offre un jeu de lumière étonnant. Quelle chance on a de pouvoir avoir ce climat en plein mois d’Octobre ! C’est incroyable.
Malgré la monotonie de la route, on arrive à avoir le droit à quelques kilomètres de courbes ultra rapide ! Donc on en profite.
Malhreusement, ces centaines de kilomètres de lignes droites auront eu raison de mes supercorsa, qui sont totalement foutu. La ligne centrale est à peine perceptible ! Le témoin d’usure n’existe même plus. A en voir la gueule du gommard on se demande même s’il a déjà existé sur ce pneu là ! Mais ce n’est pas grave, je continue de kiffer un maximum. Puis de toute façon, ce sont des supercorsa, même sans témoins, ca a encore un grip de fou !
La fin de journée nous offre un magnifque couché de soleil. On est complètement claqué, mais on continue d’apprécier ce genre de choses, ca fait tellement de bien.
Dernier ravitaillement, de nuit cette fois, et on se dirige vers la ville de Gernika-Lumo.
La ville semble être très animée ce soir. Beaucoup de gens sont dehors, c’est la fête. En prime, une course de DRAG est organisée, et ce de façon officielle. Si, si, je vous assure ! Encadrée par la police et tout, et en pleine ville … On se gare pas loin, on va dans un grand bar à Tapas afin de manger un peu et se reposer. Tapas et bière pour notre table ! On savoure !
On passera notre soirée entière ici, jusqu’à ce que la ville commence à se vider, et que la fatigue arrive. On reprend les motos, et on suit Clément, qui connait un endroit ou dormir, sur la plage. On ne citera pas le nom de cette plage ici, car nous tenons à garder sa tranquillitée. C’est le genre de petites perles que les surfeurs adorent, et ou moins de personnes conaissent son existance, mieux il se porte !
On arrive sur place vers 1 heure du matin, on installe les tentes, et je profite de cette magnifique nuit étoilée pour tenter quelques clichés des étoiles. Parfait pour passer une bonne nuit de sommeil !
Bonne nuit les amis ! Et à demain pour le dernier jour de ce road trip, ou beaucoup de péripéties vont encore arriver !
Jour 4: 600 kilomètres de routes pour rejoindre le Camion
Le jour se lève sur notre spot secret.
Je sors de la tente à 6 heures du matin. Je prend mon appareil, et je me dirige directement vers la plage, histoire de profiter du levé du soleil, de l’air marin, et de rester un peu seul devant la mer.
Quelques surfeurs sont déjà à l’eau. Les vagues sont toutes petites aujourd’hui, mais ca semble leur convenir.
Etant donné que c’est marrée basse, j’ai la possibilité d’accéder à un gros rocher par le sable. Je vais donc aller m’assoir là-bas. C’est si tranquille ici, si appaisant. On est loin de toute la pollution Parisienne, de tout ce stress du boulot, et de cette routine que je méprise tant, tout au long de l’année. La moto c’est mon échapatoire. Et je suis tellement heureux d’avoir l’opportunité de pouvoir réaliser ce genre de voyages, avec des gens que j’apprécie, et avec qui on est sur la même longueur d’ondes. Pas de prises de tête, que des sourires, des paysages magnifique et des souvenirs plein la tête.
L’air marin me fait réaliser que le Portugal me manque. J’irais bien y faire un tour bientôt, profiter de mon deuxième chez moi, chose que je ne fais pas assez, malheureusement. Il va falloir que j’y remédie. J’ai hâte d’attaquer cette dernière journée.
La boucle finale n’est pas encore définie, mais je pense qu’on est tous chaud pour s’envoyer de la borne aujourd’hui, puisque nous comptons rejoindre le camion ce soir, et prendre directement la route direction Paris, dans la nuit, afin d’arriver demain matin chez nous.
Je profite encore un peu de la vue et du calme, avant de me décider à aller ranger mes affaires.
Nicolas est réveillé. Clément lui, sort à peine de sa tente. Il s’avère qu’il a eu un problème de “sardine” la veille, ce qui l’a obligé à monter sa tente entre 2 motos pour qu’elle puisse tenir. On range tout tranquillement, puis on retourne voir la mer.
Place ensuite au petit déjeuner. Pour cela, il y a un bar restaurant juste à coté de nous, vue sur la mer. Du coup on décide d’apporter les motos a côté et de partir ensuite. Petit soucis technique, le Daytona ne démare plus. C’est normal, puisqu’hier, pour installer les tentes,j’ai laissé les phares allumés pendant longtemps pour pouvoir nous éclairer. Ma batterie se fait vieille et ne tient plus beaucoup la charge. Du coup un petit démarrage à la poussette s’impose, avant de la garer de nouveau prêt du restaurant.
Ce matin on se goinfre ! car on a décidé de faire envirron 600 kilomètres avant de rejoindre le camion. Au programme, une partie de la côte Espagnole, puis on retourne dans les terres, on passe la frontière Francaise, et on repart dans les montagnes jusqu’au camion ! Ça va être long, ça va être sport, ça va être bon ! Mais pour le moment, jus d’orange, vienoiseries, cafés, jus d’orange,vienoiseries, cafés, jus d’orange, vienoiseries, cafés, jus d’orange … Vous me suivez ?
On paye, et on prend la route ! C’est partie ! Dernière petite photos de nous en haut de la plage, avec cette magnifique vue, et on prend la route !
Il nous aura pas fallut longtemps pour nous échauffer, puisque la quasi totalité de la côte, est une route de ouf ! A peine sur les motos que l’on est déjà en train de se tirer la bourre tous ensemble ! Avec Nico on tape un enorme fou rire car la seule ligne droite qui s’offre à nous, ce con tape un wheeling, mais n’avait pas vu qu’au bout de la ligne droite, la police était garée là. Il repose juste avant, mais par chance, ils n’ont rien vu ! On ne traine pas, on enquille !
On s’arrête dans une station service, car nous avons besoin d’essence. On en profite pour continuer de checker la carte, et voir ou est ce que l’on va bifurquer. Pour le moment, on continue le long de la côte.
Les petites routes à travers la forêt et les villes s’enchainent. Il nous est arrivée une petite dinguerie. On s’apprétait à sortir de la ville, du coup on roule gentillement, genre 50/70 km/h dans une zone ou la guardia était en train de réaliser des contrôles routier. Evidemment, les mecs nous sautent dessus directement ! Le ton s’élève un peu, car ils sont énervé du fait que l’on arrive aussi “vite”. Je tente d’expliquer au flic que son panneau “30 km/h” est minuscule et surtout hyper mal placé, qu’on la absolument pas vue et qu’on est désolé, mais il ne veut rien savoir.
Ce que je vous expliquait plus haut concernant la guardia, comme quoi ils sont spéciaux, et bien voilà le genre de comportement … Ils prennent tout nos papiers, et personnellement vue leur comportement avec nous j’ai bien l’impression qu’on est parti pour 15 minutes de galères avec eux, grand minimum.
Ils vérifient nos papiers, nos permis, passent quelques coups de fils, histoire d’être sur qu’on est pas recherché par interpole … enfin bref, vous voyez le délire quoi.
Les mecs se détendent un peu au fils du temps, et nous rendent nos papiers. Finalement ils nous laissent repartir au pas. Tant mieux … je les aient connu beaucoup moins tendre, surtout avec les étrangers.
L’attentat Routier
Nous voici de nouveau sur la route, le long de la côte. On arrive au point ou l’on doit bifurquer, pour rentrer de nouveau dans les terres espagnoles. A partir de là, on va se taper quelques kilomètres de routes pas très intéressant.
Les minutes passent, et nous arrivons enfin dans une nouvelle section qui promet quelque chose de sportif, encore une fois.
Mes amis, ce qui va suivre est ce que l’on appel un attentat routier. Petite pause pipi, puis on remonte sur les motos. Les visières se baissent, on se place correctement sur les motos, deux trois étirements, petit contrôle derrière nous, personne. C’est parti !
Doux Jesus (#LukeCageVoice) … Qui a eu l’idée de tracer cette dinguerie ! On est passé dans chaque virages, comme des balles! Clément qui nous fait frotter le CB500 de absolument partout ! Nico est dans sa roue arrière, et moi juste derrière Nico ! C’est simple, Si Clément tombe, on s’encastre tous ensemble ! Une centaine de virages ! Des courts, des très courts, des longs, des larges, des serrés ! Sa rentre des premières, les motos glissent, racrochent ! C’est de la folie !! Indescriptible !!
A un moment donné, je souhaitais stabiliser la moto pour rentrer dans un virage ou j’arrivais un peu fort. J’appuie sur le frein arrière pour la ralentir un peu, mais rien ne se passe ! Obligé de tout lacher et de balancer tout mon corp à droite, en priant pour que la moto ne décroche pas et que tout passe du mieux possible ! Légère ligne droite, j’ouvre en grand pour rester coller derrière Nico et j’en profites pour baisser les yeux et regarder ma pédale de frein, que je ne vois plus !! Je claxonne pour que l’on s’arrête devant histoire que je vérifie.
Une fois arrêté, il s’avère que ma pédale de frein est totalement désserée. Je revisse ca vite fait, et on repart de plus belle ! Toujours la même dinguerie ! Si ce n’est pire !
Je me souviens que dans un grand droit, une grand mère était sur le bord de la route le long du rail de sécurité. Autant vous dire que dans une situation pareille … et la vitesse à laquelle on déboule on a le temps de rien ! Nous sommes tous passé comme des dingues juste à coté d’elle ! La pauvre, elle doit s’en souvenir encore! La fin de cette route est marquée par une multitude de branches et de terre sur le sol. Cela finira par nous calmer un peu, et nous finieront les derniers mètres de cette sections plus tranquillement !
A peine les débris passés, on repart de plus belle ! Gaz en grand, et ce jusqu’au prochain restaurant ou nous nous arrêteront manger !
On s’arrête dans un restaurant le long de la route. Nos pneus sont bouillant ! Nous aussi d’ailleurs ! Mais qu’elle route putain ! On en revient pas ! C’est l’euphorie totale, on a absolument rien compris à ce qui nous est tombé dessus !
Allez, un bon burger, et on reprend la route !
En repartant, Nico était garé juste devant moi. Il avait mon trépied sur la moto, posé perpendiculairement. Il s’avère que la façon dont il était garé à fait que mon trepied dépassait de moitié, et s’est callé entre mon poste de pilotage et ma bulle. Nico démarre le SV, et part d’un coup sec. Le trépied à arraché la totalité de ma bulle. Un enorme craquement retenti. Nico coupe sa moto et on reste tous bloqué devant le Daytona, ou l’on constate que la bulle et la tête avant sont totalement arrachés ! Gros silence, “ GROOOOOOOS PUTAIIIIN JE SUIS DESOLE !! C’est quoi ce bordel ?!” J’explose de rire ! “ AAAAAH OUAIIIIIIIIS Le mec est tellement venère de pas avoir de Daytona qu’il le vendalise !” On éclate de rire à nouveau ! Boarf, c’est pas grave ! Il a pas fait exprès et il est autant fautif que moi dans l’affaire ! C’est reparti !
Le col D’Ispeguy
Après avoir avalé notre repas du midi, nous dirigeons vers le col d’Ispeguy, qui marque la frontière entre la France et L’Espagne.
La première partie est une section forestière. La route n’est pas très large. Si on venait à croiser un véhicule ou un obstacle en face, il va falloir etre vif ! Clément ouvre la route, suivit de Nico et moi juste derrière. Clément enflamme le bitume !
En parlant d’obstacles, en quittant la section forestière, on traverse différents villages. En sortie de l’un deux, on croise une petite fille sur le bord de la route. Elle nous fait signe de ralentir, afin de passer doucement. Le truc, c’est que son geste a été mal interpreté par Clement. Au lieu de ralentir, lui, il s’est chauffé et a voulu passer encore plus fort. Comme il nous disait par la suite “Je pensais qu’elle voulait du spectacle moi ! “
En sortie de virage, les parents de la petite fille étaient présent, avec un énorme tracteur et une remorque, qui barrait la quasi totalité de la route ! Clément à du esquiver le tracteur d’un coup sec ! On a tous été surpris de trouver un engin pareille en plein milieu. C’est pour cela qu’il faut toujours garder en tête le fait que n’importe quoi peut se dresser sur la route, et qu’il faut se tenir prêt à esquiver en cas de besoin.
Légèrement refroidi par le tracteur, Clément se retourne vers nous et nous fait un petit geste du genre “c’était chaud la !” et effectivement ca l’était !
On se calme un peu, puis on reprend notre rythme, un poil plus tranquille cette fois, mais toujours soutenu, ce qui nous permet de toujours prendre plaisir à rouler cette superbe montée de col.
Arrivée en haut du col d’Ispeguy, un sublime panorama se dresse devant nous. Clément en profite pour monter directement sur une espèce de petite bute en terre. Je ne tenterai personnellement pas l’expérience !
Son action aura fait rire les quelques personnes présent au haut du col à ce moment là.
On coupe les moteurs, on retire les casques et on admire la puissance de la montagne. Le jeu de couleurs automnale est absolument magnfique ! Toutes ces nuances de couleurs, on a l’impression que le paysage tout entier est en train de brûler.
Des poneys et des moutons arpentent le haut du col. L’un d’entre eu vient nous dire bonjour.
Nico prend une petite photo avec lui, histoire d’immortaliser tout ça.
On profitera encore un peu de la vue, car elle vaut vraiment le détour. J’aurais aimé mettre un petit coup de drone ici, mais malheureusement, suite à l’épisode du contrôle raté plus tôt dans le trip, et le fait que ne n’aies pas trouvé de magasins pour racheter des hélices, il m’est impossible de faire le faire voler.
On attaque maintenant la descente du col, mais de l’autre coté du sommet, afin de passer du côté Français. Clément et Nico sont devant et commence à envoyer. Moi je reste en retrait, j’ai du mal à m’y remettre, je suis captivé par la vue que nous offre la montagne ce jour là …
En bas du col, on croise la gendarmerie Française, qui nous regarde un peu de façon suspecte. Oui, je sais, j’ai toujours un côté parano, mais je me trompe rarement. Et là, je pense que nous ne nous sommes pas fait arrêté car nous avons repris la direction de l’Espagne, afin de passer par un autre col qui n’est pas loin de notre position et qui vaut vraiment le détour !
La route pour y accéder pousse vraiment au crime ! C’est une route large, avec des énormes courbes hyper progressives, qui ne comporte aucun piège. Nous sommes roues dans roues. La sensation est vraiment agréable, le feeling est parfait et la possibilité de mettre de l’angle dans de bonnes conditions accentue vraiment le plaisir. Clément nous régale encore avec quelques étincelles dues à l’angle qu’il met avec le CB500.
On marquera une pause à une intersection à la suite de cette route de malade. Déjà pour en discuter et partager nos impressions, puis pour que je puisse faire une petite pause pipi parce que j’en peux plus !!
Mon chargement est extrèmement bancale sur la moto. Je commence à être gêné dans certaines courbes, du fait que tout ce qui est sur ma moto n’est plus vraiment acroché. J’en profite pour désangler et resangler l’ensemble, en prenant soin de tout bien plaquer sur la moto. Bon, pour la répartition des masses, on oublie ! On à pas le temps, mais ça je m’y habituerai en roulant dans les première prochaines courbes. Du moment que rien ne bascule, ca me va !
Braguette remontée, moto resanglée, on finit de déconner sur le bord de la route et on décide de repartir.
Juste avant, on installe une gopro, celle de Nico, sur la plaque d’immatriculation de Clément, dans le but de capturer quelques images vue de derrière. Je ne sais pas ce que ca va donner, sachant qu’on avait déjà tenté l’expérience sur le CB de Schaaf en Italie, en 2015. On avait réussi à capturer de bonnes photos, mais la vidéo n’était pas exploitable car elle tremblait de trop.
On verra bien si le CB de Clément sera plus adapté à cette position de caméra.
Tout est attaché, on reprend la route !
On marque un arrêt en haut d’un petit col que l’on vient de grimper, et on refait les pleins d’essence ! Normalement, si on se débrouille bien, ce plein là nous permettera de tenir jusqu’au camion, en espérant qu’il soit toujours là, et intacte !
Le soleil commence à se coucher, et la fraicheur est de retour. Les nuits tombent beaucoup plus vite ici en montagne.
On arpente la vallée, qui nous offre de chouettes routes !
On attaque le dernier col de ce road trip ! Et non des moindres ! Voici le genre de col qui vous use, et ce avant même d’être arrivé au bout !
Je pense que ce col est LE spot local de tout les motards de la zone, un peu comme Chevreuse en île de France. Au début, personne ! On envoit du lourd !
Au fur et à mesure des virages, on rattrape un premier groupe de personnes. La moto que l’on apperçoit a un … Drapeau de pirates accroché derrière. J’ai d’abord cru à la réincarnation d’Albator sur une moto, puis en s’approchant un peu plus, c’était tout un collectif en … Burgman ! Le Team Burgman 650 avec un drapeau de pirate ! Tout va bien ! Bon evidemment, on a plus le même rythme ! On passe d’un gros ride à des bouchons en plein col !
Bon … On essaye de les doubler comme on peut, mais avec toutes ces courbes, on a peu de visibilité, donc impossible de s’engager. Dès que l’un d’entre nous passe, il fait un petit signe à ceux de derrière pour signaler que c’est bon, on peut passer sans soucis, même sans visibilité.
C’est bon ! Le team Burgman a été esquivé ! On est de nouveau reparti plein gaz sur cette section de ouf !
Après le team Burgman, nous voilà maintenant derrière les “Hells Angels”, ou “les sons of Anarchy” à vous de voir ! On est reparti pour des bouchons.
Décidément, on a vraiment pas de chances sur cette route. C’est bien dommage parce que y’a de quoi envoyer du très très lourd ici. Le goudron est top, les courbes sont hyper progressives et en plus on était bien chaud ! Peut-être un peu trop même ! Vous allez comprendre pourquoi.
Une ouverture se créé. Du coup, Clément et Nico s’engagent et double tout le monde. Moi, je suis resté derrière, car un gars en CBR600RR avait l’air chaud pour jouer un peu, et j’avais envie de me tirer la bourre avec une autre sportive.
Du coup, je m’engage quelques secondes après afin de doubler tout le monde avec ce gars là.
Le virage d’après on envoi ! Le mec en CBR est juste devant moi, la vue est top ! On accélère en sortie de courbe pour enchaine avec le prochain grand gauche ! On passe, mais mon regard fixe quelque chose qui me parait bizarre sur la route, au loin.
Effectivement, On s’apperçoit qu’un gars est tombé, mais je ne percute pas de suite qu’en réalité, ce gars là, c’est mon gars Clément, aka Balou1sta. C’est qu’une fois seulement que je suis passé devant lui, que je percute que c’est lui ! Je m’empresse d’arrêter la moto sur le côté.
Un gars du groupe en Harley s’était également arrêté et était juste devant moi. Le mec devait mesurer pas loin de 2 mètres. Une montagne. L’espace d’un instant, j’étais plus captivé par ce type là que par Clément ! Le mec vérifie que tout est ok et repars de nouveau !
Mais que c’est-il passé ? Explications de Clément: “ Ca faisait un moment qu’on était derrière tout ces gars en Harley et j’en avait marre, j’ai tenté de tous les doubler d’un coup dans la ligne droite, avant le grand gauche, mais j’arrivais tellement vite en entrée de virage, que je ne suis pas rentré dedans au bon endroit. Le virage c’est refermé sur moi et j’ai glissé…”
Effectivement il a glissé, et bien même ! Il a même été taper sur la glisisère, qui est protégée par une “double glissière” pour éviter que l’on puisse passer en dessous, une chance pour Clément.
On vérifie que tout va bien pour lui, puis on se met à contrôler la moto. Je regarde Clément, et je le vois en train de resangler son sac sur la moto et de lacher la lanière de façon non challante. J’explose de rire, a tel point que j’en ai les larmes aux yeux. Clément ne comprend pas de suite pourquoi, mais je venais de percuter qu’en fait, à chaque road trip, Clément se casse la gueule, et détruit une nouvelle valise. On est pris d’un fou rire général ! Il n’a vraiment pas de chance cette année notre Balou1sta !
La moto a pris chère. Le reservoir a pris un coup, demi guidon, rétro, carter …
On va pour checker l’état de l’échappement, et là deuxième fou rire, le pot est vrillée d’une façon totalement parfaite à la sortie de l’échappement: Ovalisé en haut, et angle droit en bas ! On dirait qu’il a été usiné chez Akrapovic !
Nouveau problème, la gopro de Nico n’est plus là ! La par contre un rigole un peu moins ! On remonte en haut du virage et on se reconstitue la scène au complet, en essayant de se mettre à la place de la Gopro (ouais je sais, on fait parfois des choses bizarre !).
Mais notre technique aura été payante puisqu’on retrouve la gopro ! Deuxième problème, la carte SD a disparu de la Gopro ! On réalise une nouvelle reconstitution de la scène, en se mettant cette fois ci à la place de la carte SD dans la gopro ! Pas de commentaires s’il vous plait … C’est une technique comme une autre ! Elle va aussi s’avèrer payante !
Cette fois-ci, il ne nous manque plus rien !
On va marquer une bonne petite pause, pour laisser le temps à Clément de reprendre ces esprits, et aussi pour essayer de faire redémarrer le CB500. Evidemment, comme c’est un CB, il va redémarrer sans problèmes ! Faut juste attendre un peu.
Nico, frustré de ne pas avoir pu rouler ce col comme il l’aurait voulu, décide de partir de nouveau à son assention !
Clément et moi, on restera sur le bord de la route à rigoler et à se reposer un peu, jusqu’au retour de Nico.
Le retour jusqu’au camion
Comme vous devez vous en douter, la chute de Clément nous a pas mal retardé sur la fin de journée. Nous avons considérablement réduit notre rythme, car Clément n’était plus en très grande forme.
La température a encore chutée, et la nuit qui commence à tomber nous pousse à finir tranquillement. On mettra bien 3 bonnes heures avant d’arriver au camion. La route jusqu’à notre point de chute étant relativement droite et chiante, on a du prendre sur nous même et vraiment limiter les arrêts pour ne pas arriver trop tard au camion.
On aura marqué pause, car j’étais congelé. Clément m’avait déjà prêté un cache cou, mais cela n’était pas suffisant. J’ai donc prit un de mes t-shirt que j’ai serré autour de mon coup pour avoir un peu plus chaud, et empêcher l’air de passer.
La délivrance arrive enfin ! Nous voilà maintenant au camion. On est tous explosé, et comme je n’avais pas pris ma visière transparente avec moi, j’ai roulé visière ouverte depuis que la nuit est tombée. Je vous laisse imaginer ma tête à l’arrivée …
Je me rappelle avoir gardé un peu de café. Etant donné qu’il nous reste également un peu de gaz, on prépare 2 tasses de cafés pour 3, histoire de se réchauffer un peu.
Viens ensuite l’étape ou l’on décharge toutes les affaires. Nous attaquons le remontage de la remorque, que nous avons entièrement du démonter pour la rentrer dans le camion, puis nous chargeons les motos dessus, ainsi que toutes nos affaires dans le camion.
On ne tarde pas à prendre la route en direction de Paris cette fois-ci.
Nous avons mangé sur la route, plus tard dans la nuit, et nous arriverons le lendemain midi, chez nous, fatigués, mais tellement heureux et satisfait de notre voyage.
Conclusion du voyage
Après mes mésaventures à mon retour d’Autriche, le besoin de repartir sur les routes était omniprésent dans mon esprit. Ce sentiment d’échec, bien que j’ai pu terminer le trip de cet été, me laissait un goût amer, que j’avais besoin de faire disparaitre.
Ce road trip dans le Pyrénées, de part sa simplicité dans son déroulement, m’aura permis un espèce de retour “aux sources”.
Chaque road trip à ces difficultés, comme vous pouvez le constater au fur et à mesure que vous me lisez. Ce ne sont pas des vacances qui ferait rêver beaucoup de personnes, puisque l’on rentre souvent bien plus cassé physiquement que lors du départ. Mais ce retour aux sources est, à mon sens, quelque chose d’essentiel, qui permet, à la fois de marquer une grosse coupure avec la routine du quotidien, mais aussi, de prendre conscience que nous avons beaucoup de chances d’avoir un certain confort dans notre vie de tous les jours ; chose que l’on a tendance à oublier au fil du temps.
Au cours de ce voyage, nous avons parcouru pas moins de 1200 kilomètres en seulement 4 jours. A chaque jour son ambiance, son atmosphère. On a pu vivre et ressentir la puissance des montagnes Pyrénéennes ainsi que la froideur des nuits en pleine montagne. Traverser le climat aride du désert Espagnol, et ce même en plein mois d’Octobre, et enfin, rejoindre la verdure des côtes Espagnoles du côté de Bilbao. Autant de changements de climat, de paysages, en si peu de distance. Il m’est impossible d’avoir une préférence pour l’une d’entre elles … Chaque zone a été une pure merveille en tout point.
J’essaye d’assouvir mes envies de découvertes perpétuelles en taillant la route régulièrement, et le plus possible à moto. Mais en réalité, le voyage appel au voyage. C’est une motivation supplémentaire pour me pousser à partir encore plus loin, et ce peu importe ce que ça peut impliquer. On a qu’une seule vie, et voyager, découvrir notre planète est à ce jour, une de mes priorités. Je trouve ca important, plaisant et tellement enrichissant.
J’ai la chance de pouvoir allier 3 passions: Voyage, moto et vidéo. Tant que je le pourrait encore, je continuerais à découvrir (et à vous faire découvrir) tout un tas de pays, de paysages et de cultures, à moto.
Comme je le disais plus haut, le voyage appel au voyage, et mes ambitions grandissent au fur et à mesure du temps, de mes voyages, et de l’expérience que j’acquérie.
Je fini cette année 2016 sur une superbe note positive. Je suis heureux d’avoir pu vivre cette expérience là avec mes deux amis Nico et Clément. L’équipe est bonne, l’ambiance est géniale, on est vraiment sur la même longueur d’ondes. La cohésion de groupe est primordiale dans ce genre de voyages, ou tout rentre en compte: que ce soit le savoir vivre entre nous, le respect, les émotions, l’entraide quand il le faut.
Pleins de belles choses sont à venir pour 2017. Certaines d’entres elles sont en train de se profiler. Je resterai encore flou sur la suite des évènements, le temps d’être sur des plans, mais j’ai déjà hâte que la bonne saison reprenne !