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Islande: 66°nord

On y est, après des mois de préparation le jour-J est enfin arrivé ! Cap sur l’Islande !
Ce trip là me stresse. Difficile d’expliquer pourquoi… Pourtant, après avoir déjà parcouru des milliers de kilomètres à travers plus de 10 pays d’Europe, cela ne devrait-être qu’une formalité. Et pourtant, la pression est à son maximum. Les volcans, les grands espaces sans aucun signe de vie à perte de vue, ce sentiment de solitude, le surpassement de soi… Des sensations qui me sont pourtant familières mais qui me manquent terriblement. Je vais enfin pouvoir les retrouver, accompagné de mes deux camarades de road trip Alexis & Clément.
Nos valises Enduristan sont prêtes. Tout est sanglé sur la moto, les casques sont bien attachés, des aurevoirs un peu timide à la famille, je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de choses, mais le cœur se serre pourtant à chaque fois. Je sais que de leur côté, ils ne comprennent pas vraiment pourquoi est-ce qu’on s’inflige ce genre de choses chaque année. Le danger omniprésent, l’inconnu, la difficulté du voyage, la possibilité de ne jamais revenir… Qu’on le veuille ou non, ce sont des choses auxquelles on pense avant chaque départ. Moi-même, je cherche encore parfois des réponses à ces questions.

Cap sur L’islande !

Départ de la région parisienne, direction la Belgique, pour ensuite rejoindre l’Allemagne, puis les Pays-Bas et enfin Hirtshals, au Danemark, là ou un ferry nous attend. On avait prévu 2 jours pour abattre ces 1430 kilomètres jusqu’au bateau. Suite à des petits soucis techniques, nous n’aurons qu’une grosse journée ainsi qu’une partie de la nuit pour pouvoir les faire. Il ne va pas falloir chômer !
On enquille ces 1430 kilomètres à coup de plein d’essence, d’autoroutes et de cafés, tout en modérant les pauses. La pluie et le froid commencent à faire leurs apparitions en Allemagne, un bon échauffement en attendant l’Islande !

Une fois le Danemark franchi, une première petite panne survient sur l’Africa twin de Clément. Un problème de cosses électriques que nous résoudrons rapidement. Ce sera également l’occasion pour nous, durant cette réparation, de nous rendre compte qu’il est plus de minuit, et que la nuit n’est pas vraiment tombée. Signe que nous approchons bien de l’hémisphère nord, et des jours quasi éternels en ces périodes estivales.

Nous arrivons plus tard dans la nuit à Hirtshals. Dernier arrêt en station service à l’entrée de la ville, histoire de faire les pleins des motos et de changer les pneus pour passer sur une monte off-road. Dans quelques heures seulement, nous embarquons dans le Ferry. Nous ne prendrons même pas le risque de dormir, étant donné que nous avons enquillé la route de Paris jusqu’ici sans fermer l’œil. S’endormir sans se réveiller à l’heure pour le ferry serait vraiment dommage, surtout après tous ces mois de préparations.

Quelques heures plus tard, direction le port d’Hirtshals pour récupérer nos billets d’embarquement pour le ferry qui nous mènera aux terres Islandaises.
Le premier objectif est atteint, on est à l’heure au bateau, après avoir parcouru ces 1430 km, sans réel problème.
Mine de rien, c’est une petite pression en moins, la peur de ne pas atteindre le ferry en temps et en heure était présente dans ma tête. Non pas que je n’ai pas confiance en la fiabilité de nos 3 Honda Africa Twin RD04, bien au contraire, mais plutôt parce que l’Islande est un pays qui me tient à cœur, surtout à moto.
La peur de l’échec, de ne pas terminer ce voyage est omniprésent dans ma tête. En espérant que ça ne soit pas prémonitoire pour la suite des évènements.
Il est maintenant 8h30, le ferry quitte le port !

Sur le ferry, direction l’Islande !

Aller en Islande en ferry prend un peu de temps… beaucoup de temps : 2 jours et 2 nuits exactement ! Il faut donc trouver de quoi s’occuper.
Me concernant, ça a été très rapide. J’ai pour habitude de documenter tous mes road trips, par le biais de vidéos que je poste sur ma chaine YouTube (black Market) sous forme d’épisodes. Qui dit vidéos, dit matériel vidéo, sauvegardes en tout genre. J’ai toujours eu pour habitude de décharger l’intégralité de mes rushs via mon pc, bien que ça ne soit pas la meilleure des solutions lorsque l’on voyage, surtout de façon nomade, à moto. Sauf que dans le ferry, après avoir essayé d’allumer mon ordinateur, celui-ci ne fonctionne plus. Il est hors de questions que je rentre sans aucune vidéo, ou que je filme de façon limitée. Certains pourraient me dire que ce n’est que secondaire, que le principal est de vivre l’aventure, et je suis tout à fait d’accord. Mais me concernant, la partie vidéo est presque aussi importante que le voyage, ce sont mes seuls souvenirs que je rapporte de toutes ces expéditions, et ça fait aussi parti de mon travail. Une course contre la montre s’en suit, moi qui ai déjà presque 48 heures sans dormir dans les pattes, il va falloir trouver une solution.
Mais après avoir tout tenté, j’abandonne, le ferry approche doucement des côtes islandaises, il est tant que je prenne un peu de temps pour moi et que je me repose.

Seydisfordur, le point de départ de notre aventure !

Encore quelques minutes avant de poser nos roues en l’Islande. La brume se lève, on est tous sur le pont à admirer les premières Fjords de l’Est de l’ile. Et dès ces premiers instants, tu comprends que l’on s’attaque à un sacré morceau. Direction la cale du bateau. On s’équipe, et on attend que les portes s’ouvrent. On est tout excité, de véritables gosses ! Dans quelques secondes, l’aventure commence officiellement !

Askja, et les premières pistes Islandaise !

Après 60 kilomètres de goudron sur la Ring road, et les premiers paysages absolument magnifiques que nous offre cette terre, on bifurque pour attaquer les premières pistes ! Soudainement, le paysage change du tout au tout. On passe des terres verdoyantes à un paysage lunaire des plus majestueux. On est obligé de faire la comparaison avec la Lune. C’est juste incroyable.
Parfois, un peu trop focalisé sur l’environnement, le terrain nous rappelle rapidement qu’il faut rester concentré.
Alexis perd l’arrière de sa moto et se met une méchante chute, qui lui vaut quelques douleurs à la main gauche … En espérant qu’il n’ait rien de grave. Le terrain étant essentiellement constitué de sable de lave, il faut également faire attention à certaines sections où ce dernier s’accumule. On est parfois surpris par de gros guidonnages, et ce, malgré les bases que nous avons en Enduro, que nous pratiquons en France durant l’année.

Les premières pannes !

Quelques heures plus tard, nous croisons un couple ensablé avec leur 4X4. Après avoir passé la problématique, on fonce leur filer un coup de main. Mais au moment de repartir, mon africa twin ne démarre plus. On est à 200 kilomètres de la route goudronné, et tout autant de la prochaine ville en Islande. Autant te dire que l’on ne peut compter sur personnes d’autres que nous-même. Après avoir dégagé la moto de la piste pour se mettre sur le bord, je commence à démonter la moto. L’avantage d’avoir trois fois la même moto en voyage, cela nous permet de faire des tests croisés. On diagnostique rapidement un problème de pompe à essence. Un réchaud ainsi qu’un tournevis suffiront à nous fabriquer un fer à souder suffisamment efficace pour réparer la pompe avec un peu d’étain.

J’attaque le remontage de la moto. La nuit ne tombant jamais ici en Islande durant l’été. Je perds toute notion du temps, et ceux malgré le fait que nous ne sommes ici que depuis quelques heures seulement. A peine ma moto réparée, on s’est rendu compte que mon problème de pompe à essence s’était exporté sur l’Africa twin de Clément … Incroyable mais pourtant vrai. Il est 3 heures du matin, on capitule pour aujourd’hui. On plante les tentes et on va se coucher. L’objectif de la journée n’est clairement pas atteint, on tachera de se rattraper demain.

Une nouvelle journée commence, Clément répare sa moto, la manip est simple à faire maintenant que l’on à compris d’ou vient le problème.
On se rééquipe, et on reprend la route. On finit par atteindre Askja, et son massif Volcanique quelques heures plus tard, après avoir essuyé une nouvelle panne.

Sur les coups de 19 heures, après en avoir pris plein les yeux, et une baignade dans le cratère de Viti avec une eau frôlant les 30 degrés, on s’attaque à la F88 avec ces 90 kilomètres de off-road dans le but d’atteindre Myvatn. Un pur régale à moto ! On passera notamment devant le mont Herðubreið, qui est absolument magnifique. Alexis ayant maintenant un problème de régulateur sur sa moto, je profite des réparations pour sortir le drone et filmer un peu.

Je crois que nous sommes de nouveau partis pour rouler une bonne partie de la nuit. On enchaine différents gués, où leurs niveaux de profondeurs peuvent varier en fonction de la fonte des neiges. Le chemin le plus court n’étant jamais le meilleur, il faut donc toujours prendre le temps de les sonder, avant de tenter une traversée. Nous finirons par rejoindre la « ring road », après 2 jours de off-road que nous aurions dû faire en un jour. Malgré ce retard, nous sommes quand même satisfaits, car nous avons réussi à gérer correctement toutes les pannes et les différents problèmes rencontrés. Une chose est sûre, ce road trip prend clairement des allures de RAID, le trophée en moins à l’arrivé !

De la pluie, du vent, et encore de la pluie !

Les jours s’enchainent, et le ciel n’en fini plus de nous tomber sur la tête.
Nous avons pris le temps de nous relaxer un peu au lagon bleu de Myvatn, qui contient des sources d’eaux chaudes pouvant atteindre les 41°c par endroits, visité une des célèbre cascade Islandaise : Gulfoss, et même rencontrés quelques chevaux curieux, le long d’une piste qui bordait les Fjords du Nord de l’Islande. Un très joli moment qui restera gravé dans ma mémoire.

Nous atteignons maintenant l’Est de l’ile, où se trouve le Snaefellsjokull, un volcan aujourd’hui éteint. Nous assistons à un incroyable couché de soleil.

La F338, ou l’impression de quitter la terre

Après un ravitaillement dans, sûrement, l’une des plus belles station service au monde, et un échange avec des locaux autour de plusieurs cafés bien chauds. Il est temps pour nous de rentrer à nouveau dans les terres et d’attaquer de nouvelles pistes off-road ! On est là pour ça après tout ! Cap sur la F338, dans le but d’atteindre la ville de Geysir, où l’on peut admirer ces fameux geysers.

La F338 est sûrement l’une des plus belles pistes où j’ai eu l’occasion de rouler. Elle est clairement dans mon Top 3 des routes ridées ces dernières années. Ce n’est pas simplement une question de piste en soit, même si celle-ci offre de superbes sensations à moto. Entre les franchissements de petits pierriers, le terrain vallonné, ou encore les différents sauts et glissades que nous enchainons avec nos Africa twin, le paysage est vraiment incroyable.



Je le qualifierai même d’apocalyptique. Quand je te disais que nous avions l’impression d’avoir quitté la terre, c’est clairement le cas. On se croirait sur Mars, ou dans un film de science fiction ou nous aurions pour rôle celui de rescapés après l’explosion d’une bombe nucléaire. Une fois que tu coupes la moto, C’est un silence de mort qui règne dans cette immensité. L’espace dans lequel on évolue est difficilement quantifiable, on ne voit le bout de rien. Et pourtant, paradoxalement, on a la sensation d’étouffer dans cette immensité. Au loin, on aperçoit une mer de glace. Il est très difficile de poser des mots pour décrire ce lieu absolument incroyable.

Nous repartons. Il est plus d’1h du matin, et nous devons absolument sortir de cette section, camper ici n’est pas envisageable. Nous traversons des champs de Lupin, puis nous arrivons sur un nouveau gué, qu’il va falloir traverser.
Dans la précipitation, sans trop savoir pourquoi d’ailleurs, je me persuade d’avoir la bonne trace pour passer cette rivière. Mais malheureusement, je vais planter la moto en plein milieu du gué. Le moteur s’éteint, et je vais puiser dans le peu de force qu’il me reste pour tenter de garder la moto un minimum hors de l’eau, en attendant que mes amis viennent me filer un coup de main. Il est 3 heures du matin, cela fait maintenant plus de 16 heures que l’on roule et c’est officiel, mon moteur est noyé ! Place à un nouveau démontage de l’africa Twin.

Quelques heures plus tard, 3 litres d’eaux sorti du bloc moteur, quelques conseils de mon Ami Jérôme de Outback Motors Coignères et des cernes qui m’arrivent aux chevilles, la moto redémarre enfin ! Que c’est bon de l’entendre tourner ! Je t’avoue que j’étais septique, voir pessimiste au moment où j’ai vidangé le moteur et que j’ai vu toute cette eau couler ! On enchaine avec 9 heures de moto supplémentaires sans dormir en remontant dans les terres, avant de capituler et de retourner du côté de Geysir, pour planter nos tentes et dormir ! Après plus de 36 heures sans dormir, on en a bien besoin !

Reykjavik, la capitale de l’Islande & le Landmannalaugar !

Après une bonne nuit de repos et quelques centaines de kilomètres parcouru, on rejoint la capitale de l’Islande : Reykjavik ! C’est la première fois que nous retrouvons la civilisation depuis notre départ. Nous prendrons le temps de visiter une infime partie les lieux à pieds, notamment la fameuse église sur la grande place, avant de trouver un bon restaurant pour manger. Cela fait des jours que nous n’avons pas pris le temps de nous nourrir et cela commence à nous jouer des tours. Il est temps de se remplir l’estomac.

Nous décidons de quitter la capitale, et de nous rapprocher de la fameuse F26. C’est la seule piste qui permet de traverser l’Islande, du Sud Ouest au Nord Est, dans sa quasi intégralité. Bien que notre prochaine étape ne se trouve pas au Nord-Est, nous empruntons une partie de celle-ci histoire de profiter des magnifiques paysages qu’elle nous offre. Avec notamment sa vue incroyable sur tout Hekla et sa chaine volcanique environnante.

Maintenant, cap sur le Landmannalaugar, où la pluie fait son grand retour, mais pas pour longtemps. A vrai dire elle était même la bienvenue. Elle aura permis d’humidifier la terre juste comme il faut, afin de limiter les projections de poussières parfois désagréable pour celui qui roule derrière les autres. Encore une fois, nous profitons d’une incroyable section off-road, quel pied de pouvoir rouler et de s’amuser sur des pistes pareilles à moto !
On marque un arrêt car j’ai repéré un spot que je me dois de filmer et photographier au drone !

S’enchainera ensuite une douzaine de gués à traverser, le tout dans un décors encore une fois difficilement descriptible.
Heureusement que Rev’it! nous a bien équipé pour ce voyage. Nos tenues SAND 3 font remarquablement bien le boulot. On reste au chaud et au sec, et ce malgré la dureté météorologique de l’Islande.

L’un d’entre eux nous fera perdre pas moins de 3 heures pour le traverser. Après avoir été le sonder à pied, Il était beaucoup trop profond pour passer à moto. Heureusement, Clément finira par trouver un passage possible à moto. On devra faire appels à nos techniques de franchissement apprises en enduro pour accomplir cette traversée, mais tout se passera relativement bien en s’entraidant.

Nous continuons notre avancée dans le Landmannalaugar, avec le grand retour du soleil, pour notre plus grand bonheur.
La lumière est si forte et agréable, que l’on marque de courtes pauses, le temps de profiter une fois de plus, de ces magnifiques paysages que nous offre cette terre. On en profitera également pour essayer de se réchauffer un peu. Alexis et moi ne nous sentons pas extrêmement bien. Je ne sens plus mes jambes ni mes pieds, et lui non plus. Cela est du au faut que nous sommes allés sonder le gué précédent à pieds. L’eau est tellement froide, couplé aux températures ne dépassant pas les 5°, et le fait que la rivière nous arrivait aux hanches, ses différents facteurs nous ont malmenés. On prend donc le temps de souffler, de se réchauffer, avant de réattaquer de plus belle, pour sortir définitivement du Landmannalaugar, et mettre le cap sur la ville de Vik .

Les jours suivants seront difficiles d’un point de vue météorologique. A tel point que nous attendons une bonne fenêtre météo pour attaquer de plus belle. Le fait qu’il ne fasse jamais vraiment nuit l’été, ici, en Islande, est un sacré avantage. Cela nous permet de composer avec la météo comme bon nous semble, tout en minimisant les risques en roulant le soir, la nuit étant inexistante. Mais cette fois-ci, nous finirons par perdre patience, et nous nous dirigerons en direction de la plage de Solheimasandur afin de pouvoir aller voir la carcasse du fameux Douglas DC-3, qui s’est craché sur la plage en 1973 à la suite de mauvaises conditions météorologiques, et une formation de glaces sur les ailes.
On immortalise ce moment avec une nouvelle photo de groupe.

On met le cape sur Skogafoss, pour y passer la nuit et voir sa fameuse cascade. Je vais également devoir tenter de réparer mes différentes caméras et appareil photo, qui ont pris l’eau et montrent des signes de faiblesse. Décidément, l’Islande ne m’épargne pas du tout !

Il est maintenant temps d’attaquer notre dernière grande section off-road de notre road trip en Islande : le Laki !

Le Laki, la sucette magique !

Le Laki, à la forme d’une espèce de sucette sur la carte. C’est une boucle qui nous fait revenir directement sur la route n°1, mais qui est, selon moi, indispensable à faire à moto si l’on vient en Islande.
Cette région est un ensemble de cratères de Volcans qui se sont formés en 1783, à la suite de 9 mois d’écoulement de laves, à travers une centaine de bouches volcanique. Ce phénomène naturel à d’ailleurs créer un dérèglement climatique général sur terre, avec un refroidissement d’une bonne partie de la planète, et un nuage de gaz qui causa la mort de milliers de personnes partout en Europe. Pire encore, il causa la mort de plus de 20% de la population Islandaise. Les plus chanceux ont été contraint à l’exode. Refermons cette parenthèse historique, et passons aux choses sérieuses ! Plein gaz jusqu’au Laki !

On marquera une pose, car je n’ai plus de freins arrières. Je vais devoir ralentir un peu la cadence, par sécurité, et pour pouvoir anticiper d’éventuels pièges sur les pistes.

On arrive maintenant au sommet d’une des branches d’un des volcans que compose le Laki. Et malgré la force du vent, nous prenons le temps d’apprécier cette incroyable vue à 360 degrés sur tout le Laki, qui me laisse sans voix … J’ai préparé ce road trip pendant des mois, du coup je savais à quoi m’attendre sur chaque spot sélectionné. Mais malgré cela, la surprise est intacte, et rien ne gâche le plaisir ainsi que mon émerveillement face à une telle beauté.

On attaque le chemin du retour, qui est tout aussi incroyable que l’allé. On traverse mêmes des zones ou l’on observe des changements de couleurs radicaux. Viens ensuite l’arrivée d’un nouveau passage de gué. Le manque de luminosité nous joue des tours. On ne distingue pas le fond… On a un gros doute. Afin d’éviter tout problème similaire à ma précédente noyade avec l’Africa twin, je décide d’aller sonder ce gué là. Par contre, je retire mon pantalon et j’y vais en caleçon. Je n’ai pas envie de me retrouver de nouveau trempé comme la fois d’avant.
Alexis et Clément me préparent une serviette, et se mettent en place, au cas ou les choses tourneraient mal. Après vérification, le niveau est bon ! on peut traverser sans grand danger à moto.
Nous continuerons tous les trois sur cette section à bonne allure, à se faire plaisir. C’est notre dernière vraie section off-road, alors on en profite ! On croisera quelques moutons sauvages, puis nous traverserons 2 gués supplémentaires, que nous avions déjà franchi à l’allée, avant de retrouver la route principale, le sourire jusqu’aux oreilles !

Cependant la joie aura été de courte durée, tu te souviens de mon problème initial ? Où je pensais avoir un souci avec mon frein arrière… En fait, le souci ne venait pas que du frein, mais du roulement de roue arrière. Il a totalement disparu de la moto, il s’est… consumé ! Je t’assure ! L’axe se trimballe directement dans le moyeu. Je te laisse imaginer les dégâts et le bruit quand je roule ! Bon … notre ferry est dans 1 jour et quelques heures, il nous reste 500 kilomètres à abattre avant de retourner jusqu’à Seydisfordur, il va falloir que l’on trouve une solution. Il est inconcevable pour moi de devoir abandonner
On reprend la route, et je remarque rapidement qu’en me stabilisant à 100 km/h, la moto ne vibre plus, et la roue reste relativement droite. Alexis passera derrière moi, afin de contrôler régulièrement que la situation ne s’aggrave pas.

On marquera une pause aux glaciers de Jokulsarlon, afin d’admirer les icebergs et la mer de glace au loin.
J’en profite également pour mettre un coup de drone supplémentaire, afin de pouvoir capturer quelques images de ce lieu absolument magnifique et magique. Je n’avais encore jamais vu ça de ma vie !

La nuit tombe. Le temps étant plus nuageux que d’habitude, on le ressent plus que les nuits précédentes. Nous avons pris la décision de ne plus nous arrêter jusqu’à Seydisfordur, en partie à cause de mon problème de roue arrière. Il nous a semblé logique de prendre cette décision car, étant donné que nous manquons de temps, si l’on doit faire face à une casse, plus on sera prêt de notre point d’arrivé, plus il sera simple d’éventuellement se faire remorquer jusque là.
Nous passerons la nuit à rouler, subissant les caprices météorologiques, le froid, les pluies fines, le brouillard ….

Puis viendra l’ultime décision. Une dernière petite section off-road s’offre à nous. Elle nous permet de gagner une centaine de kilomètres sur le tracé. La route n’est pas trop mal, mais pas de confirmations possible sur l’intégralité de celle-ci, et ceux malgré nos observations via nos applications satellite. Finalement, on prend la décision de ne pas tenter cette section.

On fera 100 kilomètres de plus, tant pis. Nous franchissons le cap Horn, où nous assistons à un levé de soleil au bord de la mer des plus somptueux. Certaines parties de la route effleures même la mer. Dans un élan de folie, on accélère le rythme, conscient de mon problème de roue arrière, je me laisse porter par ce feeling absolument incroyable que seul ceux qui partent à l’aventure à moto comme moi peuvent comprendre.

On arrivera quelques heures plus tard à Seydisfordur, soulagé, heureux et triste à la fois, car nous arrivons au terme de cette incroyable aventure. C’est les larmes aux yeux et le sourire aux lèvres que nous quittons l’Islande, une terre qui ne nous aura pas épargné, mais que nous avons réussi à vaincre, tous ensemble.

En réalité, une nouvelle mésaventure nous est arrivé après avoir pris le ferry, celle de trop. Pour en savoir plus, je t’invite à regarder l’intégralité de la série « Islande 66° Nord », sur ma chaine youtube: Black Market.

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